Le 16 Janvier 2016 : 15e anniversaire de la mort de Laurent-Désiré Kabila

Le 16 Janvier 2017 : 16e anniversaire de la mort de Laurent-Désiré Kabila

Ce samedi 16 janvier marque les 15 ans de la mort de Laurent-Désiré Kabila, arrivé au pouvoir en 1997 en renversant Mobutu. Après quatre ans à la tête du pays, il est tué à Kinshasa par un kadogo, «encore petit» en swahili, ces jeunes soldats qui l’avaient aidé à conquérir le pouvoir.

Suite à son assassinat, des dizaines de personnes ont été arrêtées, inculpées et condamnées. Certaines sont décédées en détention, d’autres sont encore en prison aujourd’hui. 15 ans après, retour sur ces évènements et sur un dossier judiciaire toujours en suspens.

Il est 14h ce mardi 16 janvier 2001. Le président travaille dans son bureau, sur les hauteurs du mont Ngaliema à Kinshasa.

Brusquement la porte s’ouvre. Laurent-Désiré Kabila reconnait un de ses gardes du corps qui s’approche et tire. Une balle dans le cou, deux balles dans le ventre. Le président s’écroule.

Les soldats qui gardent son bureau font irruption dans la pièce, et abattent le jeune kadogo qui essaie de s’enfuir.

Laurent-Désiré Kabila est emmené par hélicoptère à l’hôpital de la Gombe, alors que le chef d’état-major annonce l’état d’urgence dans le pays.

Dans la foulée des événements, Kampala et Bruxelles déclarent que Kabila père est décédé. Kinshasa réfute, affirme que le président est blessé, mais vivant. Entre temps, Laurent-Désiré Kabila est évacué au Zimbabwe.

Son décès est officialisé après 48h de flou total à Kinshasa. Deux jours pendant lesquels les rumeurs se sont bousculées sur son successeur. Ce sera finalement son fils, le général major Joseph Kabila. 15 ans après, il est toujours à la tête du pays.

Suites judiciaires

Et 15 ans plus tard, ce sont quelques 42 personnes qui sont toujours détenues à la prison centrale de Makala dans le cadre de cette affaire. Suite à l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, des dizaines de personnes ont été arrêtées, inculpées, et condamnées.

A l’issue du procès, on dénombre 30 condamnations à mort, 26 à perpétuité, et 6 à moins de vingt ans de prison.

Le principal complice, lui, a pris la fuite vers l’Europe et n’a jamais été jugé. Idem pour les commanditaires de l’assassinat. Tous ceux qui se sont penchés sur le dossier doutent que ceux qui sont en prison à Kinshasa soient les véritables coupables.

En 2014, la Cour africaine des droits de l’homme avait demandé au gouvernement congolais de libérer tous ceux qui restaient en prison.

La cour avait statué sur d’importantes irrégularités de procédure, et avait réclamé une révision du jugement. Mais Kinshasa n’avait pas donné suite, et les condamnés sont encore en prison.

Parmi eux, une femme, Nelly Tyite, l’ancienne secrétaire particulière de Kabila père. Depuis 2003, sept personnes déjà sont mortes dans la prison. Et d’autres pourraient bientôt y décéder à cause des mauvaises conditions de détention, expliquent des sources proches du dossier.

« Ils sont désespérés », ajoute Maitre Jean-Marie Eley Lofélé, l’un des avocats des condamnés. Lui continue les démarches pour réclamer leur libération. Cinq détenus ont d’ores et déjà été libérés, après avoir purgé leur peine de deux, dix, ou 15 ans.

Deux lois d’amnistie ont déjà été adoptées en 2004 et 2014 en RDC. A chaque fois, les condamnés pour l’assassinat de Kabila ont été exclus de ces amnisties.

C’était certainement quelqu’un de révolutionnaire (…) Je crois que s’il était resté en vie et en place, il aurait pu bien faire certaines choses qui ne sont pas faites aujourd’hui.