La police nationale congolaise a récemment orchestré le transfert de quelque 300 jeunes délinquants en rupture des liens familiaux vers le centre de formation professionnelle de Kanyama Kasese, dans la province du Haut-Lomami, depuis Lubumbashi, dans le Haut-Katanga.
Cette opération, menée dans le cadre d’une initiative ciblée, a suscité des réactions contrastées, certains témoignages faisant état d’arrestations arbitraires, visant parfois des jeunes simplement identifiables par leur abondante chevelure. Certains de ces jeunes, arrêtés sans motif valable, ont été libérés après la présentation de preuves par leurs proches, soulignant ainsi une certaine confusion dans les critères d’appréhension.
Avant leur départ vers le centre de Kanyama Kasese, les jeunes identifiés comme délinquants ont subi un rituel de transformation, se faisant raser la tête et revêtant des uniformes distinctifs, symbolisant leur nouvel environnement. Malgré les émotions palpables lors de leur départ, la police déplore le manque d’implication des familles, soulignant que des appels de sensibilisation avaient été lancés précédemment mais étaient restés sans réponse. Toutefois, la police assure que le centre de Kanyama Kasese n’est pas une destination funeste, mais plutôt une opportunité d’apprentissage des métiers, offrant ainsi une seconde chance à ces jeunes pour s’intégrer utilement à la société.
Ce transfert, bien que controversé, s’inscrit dans une stratégie plus large visant à réduire la délinquance juvénile et à réhabiliter les jeunes en difficulté.
Sur les 300 jeunes transférés, seulement 17 se sont présentés volontairement, soulignant ainsi les défis persistants auxquels est confrontée la société congolaise en matière de prise en charge des jeunes marginalisés. Avec la perspective d’un second transfert prévu la semaine prochaine, il devient impératif de garantir que ces initiatives soient menées avec transparence et dans le respect des droits fondamentaux des jeunes concernés.
La Rédaction.
