24 ans après l’assassinat de Mzée Laurent Désiré Kabila : « Ne jamais trahir le Congo », une alerte indélébile

Le 16 Janvier 2017 : 16e anniversaire de la mort de Laurent-Désiré Kabila

La République démocratique du Congo commémore, par devoir de mémoire, les 24 ans de l’assassinat, selon la version officielle, de son 3ème Président, tué par un garde du corps le 16 janvier 2001 dans sa résidence du Palais des Marbres, dans le quartier Binza (ouest de Kinshasa). Investi président de la République le 29 mai 1997, Laurent-Désiré Kabila maîtrisait les méandres des visées géostratégiques des pays voisins de la RDC, en dépit de leur prétendu appui à la « libération ».

Dans les années 60-80, Mzee Kabila avait conduit les maquis de Fizi-Baraka (au Sud-Kivu dans l’Est du pays) contre le régime Mobutu, avant de prendre le pouvoir d’Etat sous la casquette de l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo (AFDL), un mouvement créé en 1996 et appuyé « avec zèle » par le Rwanda et l’Ouganda. Son idéal « révolutionnaire lumumbiste » sera mis à rude épreuve au lendemain de sa victoire sur la dictature de Mobutu en mai 1997. Surpris par des agendas cachés de ses accompagnateurs, il leur tournera le dos. Bis repetita, le pays vivra la seconde guerre dès août 1998, avec l’aval de ceux des Congolais inconscients et prêts à trahir la nation pour des intérêts d’un pays voisin en quête d’espace vital.

Aussi a-t-il légué à la postérité son mot d’ordre-clé, « Ne jamais trahir le Congo », pour réveiller la conscience collective des Congolais face aux velléités expansionnistes développées des décennies durant par leurs voisins de la région, dont le Rwanda de Paul Kagame. Le 24ème anniversaire de la disparition tragique de Laurent-Désiré Kabila intervient au moment où des Congolais, fils du pays à la solde de l’agresseur rwandais-le même- et de sa soldatesque, mettent à feu et à sang des localités congolaises dans la province du Nord-Kivu. Les Nanga, Bisimwa, Magie, Mamba et des jeunes congolais drainés vers des camps d’instruction du M23-AFC foulent au pied présentement le mot d’ordre de Mzée : « Ne jamais trahir le Congo ».

Tshisekedi répercute le message

Dans son meeting de campagne prononcé en décembre 2023 à Lubumbashi (Haut-Katanga, dans le sud-est du pays), Félix Tshisekedi, candidat à sa réélection, avait expliqué que sa mission est de « réveiller le peuple congolais et de mettre en pratique le serment de Laurent-Désiré Kabila ». « Ne laissons pas l’ennemi s’emparer de ce que nous avons accompli. Souvenez-vous de 1997, lorsque le régime du maréchal Mobutu a pris fin. On nous avait menti en disant que le régime de l’AFDL allait venir. Certes, cela s’est produit avec Laurent-Désiré Kabila à sa tête, un nationaliste (…). Notre mission consiste à poursuivre là où Mzee s’était arrêté, à réveiller les Congolais et à leur dire de ne jamais trahir le Congo. Souvenez-vous de cette phrase héritage que Mzée nous a léguée », avait indiqué le président de la République.

Le 16 janvier 2001, Laurent-Désiré Kabila, alors président de la République démocratique du Congo (RDC), est tué par un de ses gardes du corps et enfant-soldat, Rashidi Mizele, abattu à son tour dans sa fuite. En 2003, la Cour militaire condamnera une vingtaine de personnes à mort, pour « négligence dans la protection du Président », mais leur peine sera commuée en une condamnation à la prison à vie.

Laurent-Désiré Kabila est né le 27 novembre 1939 à Jadotville, actuelle Likasi, dans la province du Haut-Katanga. Originaire du territoire de Manono dans cette entité du sud-est de la République, Mzée est entré en rébellion contre le gouvernement de Léopoldville (Kinshasa) pour venger le premier Premier ministre Lumumba assassiné par le gouvernement sécessionniste de Tshombe au Katanga (1961).

 

Pierre Matadi

ACP / MCP