309 députés l’ont confirmé: Union sacrée, la nouvelle majorité !

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Ils ont été 309, selon des sources à la présidence de la République, à répondre à la rencontre avec le chef de l’Etat le dimanche 3 janvier 21 à la Cité de l’Union africaine. Ces députés nationaux, comme on peut s’en rendre compte, forment le plus gros paquet de l’Assemblée nationale, forte de 500 élus, et dont la majorité était contrôlée théoriquement par le Front commun pour le Congo (FCC). Théoriquement, parce que selon des juristes expérimentés, la désignation de la majorité FCC avait reposé sur des béquilles fragiles et inconstitutionnelles. Cela justifie-t-il la déliquescence actuelle du FCC au sein de l’Assemblée nationale où son chantage s’est étiolé sur la force des faits ?

De toutes les façons, le président de la République s’est enquit le soutien de la majorité des parlementaires congolais qui se sont rapprochés de la volonté du peuple congolais, celle de se mettre au service du Congolais et du Congo, notre pays. « Que personne ne vienne vous intimider, vous n’avez trahi personne (…) Vous avez gagné une bataille et vous allez gagner la guerre », a exhorté Félix Tshisekedi, s’adressant à ses précieux hôtes du jour. Oui, selon des indiscrétions sur place, ce sont plus de 80 députés nationaux qui ont déserté les rangs de l’ancien parti présidentiel, le PPRD, pour rejoindre librement l’Union sacrée de la Nation. Des défections sont notées également dans d’autres partis membres du FCC, devenu aujourd’hui une coquille sans substance pour raisons diverses, notamment la mauvaise gestion des ambitions et une arrogance défiant le Kilimanjaro.

En raison des enjeux actuels, le Président Tshisekedi a convié les élus nationaux à plus d’engagement afin d’atteindre l’objectif de placer le pays dans l’orbite du développement. Une tâche à accomplir dans la conjonction d’esprit et de cœur. Ainsi, en véritable prédicateur, le chef de l’Etat a exhorté ses hôtes : « J’ai tenu à vous rencontrer parce que nous sommes à un tournant décisif de l’histoire de notre pays. Un tournant dont vous êtes les acteurs principaux » (…) « Vous ne devez pas en rester là. C’est vous qui allez écrire l’histoire de ce tournant ensemble avec moi ». On ne le dira jamais assez, il n’y a pas de mauvaise troupe, il n’y a que de mauvais chef. En bon chef, Félix Tshisekedi avait manqué de troupe sur fond de tumultes politiciennes. Aujourd’hui le Président de la République peut se targuer de disposer des hommes et des femmes qui transpirent le Congo et avec qui il peut mener le combat noble de remettre le pays sur les rails du redécollage.

Ce d’autant que le rappel des troupes réussi le dimanche dernier se traduira, sans coup férir, par la mise sur pied d’un nouveau bureau de la chambre basse à connotation Union sacrée. Question d’éloigner toutes les velléités de discordance enregistrées sous les couleurs FCC de Jeanine Mabunda. Convoquée en session extraordinaire dès ce matin, en effet, l’Assemblée nationale est appelée à mettre en place le bureau définitif succédant à celui de Jeanine Mabunda déchu il y a peu. Ainsi mis en place, il aura à faciliter l’adoption des réformes attendues dans le secteur des élections afin de réussir des scrutins réellement transparents et démocratiques.

FCC aux abois

Comme on pouvait bien s’y attendre, le FCC-PPRD lit dans la rencontre de dimanche dernier, une volonté du chef de l’Etat de contrôler toutes les institutions de la République. La plateforme l’accuse ainsi de violer la constitution, notamment en nommant un informateur alors que la « majorité est connue ». Une prestation que des juristes qualifient d’élucubrations d’un fauve en déliquescence. Ce faisant, le professeur Banyaku Luape dégage juste un extrait pour rappeler le FCC-PPRD à la bonne lecture des dispositions de nos lois : « Article 6 de la Constitution et l’article 3 de la loi 2004 sur les partis politiques confirment que seuls les partis politiques concourent à l’expression du suffrage. Dans l’exposé des motifs de cette loi, il est clairement dit que contrairement à la sur les partis de 1990, le regroupements politiques sont exclus du champ de son application. Il est argumenté qu’en réalité les regroupements politiques sont considérés comme des associations ou des coalitions momentanées formées au gré de la conjoncture politique, parfois sur base d’un simple protocole d’accord. Leur vie est des plus précaires et il ne convient pas, par conséquent, de les assujettir à un formalisme excessif et rigide au risque de les vider de leur pertinence. On ne peut donc pas porter les regroupements politiques comme équivalents de partis politiques selon les termes de la loi. A ce sujet précis, les trois lois électorales ont violé la Constitution en assimilant les partis politiques aux regroupements politiques. Car la Constitution et la loi organique de 2004 sur les partis politiques confère la personnalité juridique aux premiers pour exercer de manière permanente la qualité d »exercer les activités politiques, tandis que les seconds n’exercent les activités politiques que pour la période électorale dans le choix collectif pour présenter les candidats ou les accompagner jusqu’à la proclamation des résultats définitifs des élections présidentielle et législatives. Au-delà de la proclamation des résultats définitifs, les plateformes électorales n’ont plus qualité à exercer les activités politiques.  Leur présence dans le champ d’exercice des activités politiques ou sur la scène politique institutionnelle est illégale. Ainsi, le mal dont le FCC et le CACH se sont laissés prendre pour fonder leur majorité parlementaire et le LAMUKA s’est soustrait aussi illégalement à l’opposition. Voilà les causes de la fausse majorité qui engendre la crise institutionnelle actuelle.

LR