Au moins cinq militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha) ont été arrêtés jeudi à Bunia dans le nord-est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de sources concordantes.
« Nous avons vu une jeep de la police venir arrêter environ 8 ou 10 membres de la Lucha vers 11h30 ( 9h30 GMT) » alors qu' »ils préparaient à tenir un point de presse sur la campagne Bye-Bye Kabila », a déclaré à l’AFP un fonctionnaire, sous couvert d’anonymat.
Ces « militants et d’autres personnes » sur les lieux « ont été brutalisés, on ne sait pas où ils ont été amenés », a-t-il ajouté, joint par téléphone de Kinshasa.
« Cinq de nos militants ont été arrêtés aujourd’hui à Bunia », a ajouté Serges Sivya, un autre militant de Lucha, à Goma, où le lancement de cette « campagne s’est déroulé sans incident ».
« C’est ridicule d’arrêter des gens pour un point de presse et penser que des telles intimidations vont arrêter le train de la démocratie » en RDC, a-t-il ajouté.
De son côté, le Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’Homme en RDC a écrit sur son compte twitter que « 7 personnes [ont été] arrêtés par la PNC (police nationale congolaise, Ndlr) à Bunia » parmi les membres de la Lucha.
Lucha est un mouvement congolais de jeunes indignés né à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, qui se définit comme une organisation apolitique et non violente.
La campagne Bye-Bye Kabila lancée le 22 novembre à Kinshasa est initiée par de mouvements citoyens congolais et regroupements de jeunes opposants qui invitent le président Joseph Kabila à quitter son poste à la fin de son mandat le 20 décembre.
La RDC traverse une crise politique profonde depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011, aggravée par la non-tenue de la présidentielle et des législatives qui auraient dû avoir lieu cette année. Ces scrutins ont été reportés à une date indéterminée.
M. Kabila est au pouvoir depuis 2001 et la Constitution lui interdit de se représenter. Le chef de l’État reste sourd aux exhortations de ses détracteurs qui le pressent de déclarer publiquement qu’il ne sera pas candidat à la prochaine présidentielle.