La lutte que le Gouvernement congolais vient d’engager repose sur des mesures d’intensification des activités de surveillance épidémiologique en cette période où l’épidémie de la fièvre jaune se déclare comme une urgence contre laquelle il faut opposer une équipe de réponse sévère.
Le ministre de la Santé publique, Félix Kabange Numbi, a déclaré, lundi à Kinshasa, que la RDC est menacée par l’épidémie de la fièvre jaune localisée dans les provinces de Kinshasa, du Kongo Central et du Kwango.
Selon le ministre, le nombre total de cas analysés par l’Institut national de recherche bio-médicale (INRB), en collaboration avec l’Institut Pasteur de Dakar, est de 67 dont 65 cas liés à l’actuelle épidémie qui sévit en Angola et deux autochtones à Bili, dans le Bas-Uélé, et à Mompono, dans la Tshuapa). Il s’agit pour l’essentiel des personnes qui présentaient des signes évocateurs de la fièvre jaune lorsqu’elles ont été consultées au niveau des structures de prise en charge, a-t-il précisé.
Les 65 cas liés à l’Angola ont entraîné 5 décès, a souligné le ministre de la Santé publique qui a relevé que dans ce lot, 7 cas sont autochtones et 58 importés.
S’agissant des cas autochtones, Félix Kabange Numbi a indiqué qu’ils ont été enregistrés respectivement dans 5 zones de santé : un cas à Kimbanseke, un cas à N’djili, deux cas à Kisenso, un cas à Matadi et deux cas à Kahemba, dans la province du Kwango.
Au vu de ce tableau épidémiologique, de la présence des moustiques de type Aedes aegypti et des gîtes larvaires ainsi que du flux migratoire, le ministre a indiqué que les risques d’une transmission locale du virus amaril demeurent élevés avec un nombre croissant des cas autochtones sans notion de grappe, et tenant compte de la définition opérationnelle d’une épidémie selon l’OMS.
Mesures de prévention
« Pour faire face à cette situation d’urgence, la RDC demande l’appui de l’OMS et de tous les partenaires pour l’obtention rapide du vaccin anti amaril en vue d’organiser la riposte vaccinale dans les provinces atteintes par l’épidémie et limiter ainsi son extension », a soutenu le ministre de la Santé publique, avant de recommander à la population d’observer des mesures de prévention, notamment couvrir tous les récipients d’eau et détruire tous les sites éventuels de reproduction des moustiques.
Il a également demandé de placer les personnes atteintes de la fièvre jaune sous moustiquaire et de les diriger au centre de santé ou l’hôpital le plus proche, avant de recommander l’utilisation des moustiquaires et de relever la nécessité de se faire vacciner auprès des services de l’hygiène aux frontières si l’on désire se rendre en Angola.
Le ministre de la Santé publique a enfin recommandé à toutes les zones de santé de maintenir le renforcement de la surveillance épidémiologique des cas de fièvre jaune, notamment par la recherche active des cas.
ACP