Compte tenu des abus constatés suite à des activités agricoles illégales, les autorités viennent de décider l’interdiction de l’extension de l’agriculture illégale.
Les autorités congolaises veulent mettre un terme à l’extension de l’agriculture illégale dans le parc national des Virunga, la plus vieille réserve naturelle d’Afrique, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Dans un communiqué rendu public par la direction du parc, l’Institut congolais pour la conservation de la nature-Parc national des Virunga (ICCN-PNVi) dénonce la poursuite des envahissements par une partie d’agriculteurs occupant le parc, en violation de résolutions prises lors d’une médiation menée par des élus locaux en 2013. « Malheureusement, certains agriculteurs ont ouvert de nouveaux champs (…) et détruisent systématiquement la forêt pour fabriquer le charbon de bois », renseigne le communiqué.
« Certains ont déjà installé des bivouacs permanents et introduit du bétail dans la partie Nord du parc », déplore l’ICCN, indiquant qu’il « se trouve dans l’obligation légale de maintenir l’intégrité du parc ». Cette institution ajoute qu’aucun nouveau champ ne sera toléré et tout le bétail doit sortir de limites de la réserve naturelle. La direction du parc a le pouvoir de police sur tout le territoire du parc.
Joyau classé au patrimoine mondial de l’Unesco, le parc national des Virunga s’étend sur près de 800 000 hectares à la frontière avec l’Ouganda et la Rwanda. Créé en 1925 sous la colonisation belge, le parc des Virunga offre une diversité de paysages exceptionnelle. Notamment les savanes, volcans, forêt dense, grands lacs, hautes montagnes, marécages, et abrite plusieurs espèces menacées, comme les gorilles de montagne.
Abîmé par la déforestation, le braconnage et les combats dans cette zone où sévissent encore de nombreux groupes armés, le parc est classé patrimoine en péril depuis 1994 et voit son avenir encore plus menacé depuis que le gouvernement soupçonne sa partie Sud de receler du pétrole.
La pression démographique est également un problème récurrent et des chefs coutumiers de la région de Beni (Nord de la province du Nord-Kivu) contestent régulièrement le tracé des limites de la réserve, réclamant de pouvoir installer des gens sur des terres qu’ils revendiquent à l’intérieur du parc.
L’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) est l’Autorité qui gère les parcs naturels et les aires protégées de la République démocratique du Congo. Sa mission inclut, entre autres, la gestion et la conservation de la biodiversité, la promotion de la recherche scientifique, le développement de l’écotourisme dans le cadre de la conservation et le développement des populations qui vivent autour des aires protégées.
Le parc national des Virunga est le premier parc naturel à avoir été établi sur tout le continent africain, en 1925. Il présente une diversité d’habitats incomparable et une biodiversité exceptionnelle qui lui ont permis de recevoir la reconnaissance de patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO.
Le personnel du parc est constitué de fonctionnaires de l’ICCN et d’experts nationaux et internationaux, en appui technique aux structures étatiques fournis par l’African conservation fund (ACF), une organisation de droit anglais fondée en 2005 avec l’objectif de soutenir les efforts de protection du parc des Virunga. Qui reçoit le financement vital pour la mise en œuvre de ses activités de la part de plusieurs partenaires, dont l’Union européenne constitue le donateur institutionnel principal.