RDC: une frange réfractaire d’opposition adhère à l’accord de cogestion

Eve Bazaïba

Une coalition d’opposition ayant refusé de signer l’accord de cogestion de la République démocratique du Congo par le majorité au pouvoir et l’opposition a finalement adhéré samedi à ce compromis politique sous la médiation de l’épiscopat, a constaté un journaliste de l’AFP.

Le mouvement de libération du Congo (MLC) – deuxième force politique d’opposition à l’Assemblée nationale – de l’ancien vice-président Jean-Pierre Bemba actuellement détenu à La Haye par la Cour pénale internationale a signé l’accord de sortie de crise quatorze jours après sa conclusion.

Des négociations entre le pouvoir et l’opposition ont abouti le 31 décembre à un accord qui entérine la décision de la cour constitutionnelle autorisant le président congolais Joseph Kabila à demeurer à la tête du pays après le terme de son mandat le 20 décembre et attribuant à l’opposition le poste de Premier ministre.

« Le MLC et ses alliés ont signé l’accord du 31 décembre parce que nous voulions d’abord nous assurer des garanties de bonne exécution de l’accord et nous les avons obtenues », a déclaré Ève Bazaïba, secrétaire général du MLC, qui a apposé sa signature sur le document avec deux autres délégués de sa composantes.

« Avec la signature du MLC (…) nous tendons vers une inclusivité totale », a déclaré Mgr Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), qui a assuré que les trois délégués nommés ministres et qui tardent encore à signer « se sont déclarés ouverts à l’inclusivité ».

« Nous encourageons toutes les parties congolaises à aller vite dans l’application de l’accord en vue de la préparation des élections », a déclaré Saïd Djinnit, l’envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU dans la région des Grands lacs africains.

Depuis mercredi sous l’égide de la Cenco, des discussions sont engagées par les composantes sur le calendrier d’application de l’accord du 31 décembre.

La RDC est minée par une crise née du report de la présidentielle qui devrait désigner en 2016 le successeur de M. Kabila, 45 ans et au pouvoir depuis 2001, à qui la Constitution interdit de briguer un nouveau mandat.

Le 20 décembre, date de la fin de son mandat, au moins 40 personnes ont été tuées et au moins une centaine de personnes interpellées, ont été jugées et condamnées pour avoir manifesté pour exiger le départ de M. Kabila.

La RDC n’a pas connu de transition politique pacifique depuis son indépendance de la Belgique en 1960.

(AFP 14/01/17)