Les compagnons de M’Zee invitent l’Eglise à privilégier le dialogue !

La RDC est-elle condamnée à voir ses fils se disputer éternellement le pouvoir à chaque tournant de passation de ce dernier et cela en subissant la pression des vautours extérieurs prenant le vilain plaisir de téléguider leurs manœuvres de contrôle dudit pouvoir par des complices internes de la classe politique et même de la force de l’envahissante Église catholique ? La polémique qui resurgit dans le contexte du débat des échéances électorales de 2016 interpelle à plus d’un titre pour constituer une sérieuse alerte.

Faute d’initiatives de plaidoirie pour la cause de l’Etat sous menace de crise majeure comportant un risque de péril sérieux à la manière des celles prises par des orateurs illustres de la trempe de Démosthène pour la Grèce antique ou de Cicéron pour la République romaine, le contexte de la tension actuelle en RDC autour de la fin du mandat du président Joseph Kabila, tension face à laquelle la puissante Eglise catholique se croit bien inspirée de suivre les sirènes et de l’Occident et de l’opposition pour sonner l’halali du régime actuel, un comité dit des compagnons de M’ Zee signe l’appel du sursaut pour la République dans le présent texte de réflexion qui mérite de retenir l’attention de tout véritable patriote de la RDC. A lire donc avec une véritable attention.

« La Cenco emboîte le pas à l’opposition… », « Une nouvelle mise en garde de la Conférence épiscopale du Congo… », « La Cenco hausse encore le ton… », « Les évêques congolais tapent du poing sur la table… », « La Cenco opposée à la révision constitutionnelle… », « Un carton rouge de la Cenco à Kabila… », « Les cathos dans la rue… », etc.

En parcourant la une des quotidiens congolais au cours de ces quinze dernières années, telle est  la manière dont généralement, et avec raison, les messages des Archevêques sont annoncés à l’opinion, traduisant ainsi la relation que l’Eglise veut chien et chat entre elle et le pouvoir en place. Il n’en était pas ainsi à l’époque du Maréchal alors que les pasteurs de l’Eglise étaient ou sont toujours les mêmes. Serait-ce de leur part l’expression d’une nostalgie de l’époque mobutienne ou plutôt une simple reconnaissance que la liberté d’expression est devenue réalité ?

Pour appeler le chat par son nom, le dernier message de la Cenco, émanant de la 57ème Assemblée plénière des évêques rendu public dans une salle vide ce 1er juillet 2014, enjoint à Kabila de quitter le pouvoir au terme du présent mandat, en décembre 2016. En cas de « manœuvres » de sa part pour se maintenir, les évêques promettent d’inviter les Congolais, à s’opposer  « par tous les moyens légaux et pacifiques  à  toute tentative de modifications des articles verrouillés par la constitution et tout mode de scrutin qui priverait le peuple de son droit de désigner ses gouvernants et de participer directement à la gestion de la cité .

Prêcher par l’exemple

Dans ce même message, l’Eglise rappelle à la Ceni qu’elle se doit d’être neutre : « …nous l’encourageons à sauvegarder son indépendance et à demeurer dans l’impartialité, la transparence et le respect des prérogatives à elle imparties par la Loi ».

Pourtant, les prises de position de l’Eglise suscitent une interrogation quant à sa propre neutralité. L’Eglise craint que Le pays ne soit replongé dans la crise de légitimité en 2016 si Kabila se représentait aux élections. Nous pensions que celle-ci remontait à 2011 déjà quand il a été dit à tous les fidèles que les résultats de l’élection du 28 novembre 2011 étaient non conformes « ni à la vérité ni à la justice ».

La Cenco décrète que désormais les Ecclésiastiques ne devraient pas participer activement à la direction des institutions étatiques car il y aurait incompatibilité entre la mission religieuse et ces dernières. Dans un article intitulé : « Quand l’église fait de la politique, (sous-titre : L’Eglise opposante ?) », signé à Bruxelles ce 02 juillet, Christophe RIGAUD écrit : « En 1991, c’est un archevêque, Laurent Monsengwo, qui se retrouve à la tête du bureau de la Conférence nationale souveraine, une réunion censée sauver le régime du  maréchal Mobutu, à bout de souffle. Le même Monsengwo deviendra plus tard  président du Haut conseil de la république, de 1992 à 1994 ». Le message des Evêques a pour thème : « Protégeons notre nation ! ». Ce thème en rappelle un autre chargé de haine et de non-dits : « Sauvons le Congo » !

Rappelons que les cérémonies commémoratives de la mort de P E Lumumba et de M’zee Laurent Kabila ont lieu à l’Eglise protestante et non à la Cathédrale Notre Dame.  Lors du premier anniversaire de la mort de feu Katumba Mwanke (catholique pratiquant), les invités, sa famille et les membres du gouvernement venus nombreux à Notre Dame se sont retrouvés devant des portes closes. Les chrétiens que nous sommes observons toutes ces choses avec un pincement au cœur nous demandant ce que l’Eglise gagne réellement à laisser certains de ses fils afficher une telle aversion aux Kabila au point de faire si peu de cas des fonctions officielles exercées par ces illustres disparus. En revanche, la commémoration de la mort de feu Président Mobutu a lieu à la Cathédrale et souvent, la messe est y dite par l’Autorité de l’Eglise en personne.

Le plus grand mal qui a été fait à notre société par l’occupant étranger est sans conteste le saccage de l’autorité morale, disait un sage. Quand hier le Chef du village, investi de cette autorité, rendait sa sentence, aucune contestation n’était possible. Ainsi, sans cours ni tribunaux, des problèmes complexes étaient réglés à très peu de frais.  Le peuple (à la recherche de son Ayatollah ?), a exprimé le besoin de combler ce vide en faisant appel aux pasteurs à chaque tournant décisif de son histoire (présidence de la conférence nationale souveraine, le Haut Conseil de la République, la Commission électorale indépendante, le Haut Conseil des médias etc.).

Nous n’avons pas le sentiment que le sens profond de ces appels ait été saisi par l’Eglise. Pour l’autorité morale, être véritablement au milieu du village et être perçu tel par tous n’est pas une faculté mais plutôt une obligation. L’autorité morale dans nos sociétés distinguait les affaires à traiter en privée de celles méritant d’être tranchées en public, généralement à des fins dissuasive et pédagogique. Elle savait tancer le fautif en privé pour le préserver de la honte dès lors que le concerné avait une portion de pouvoir sur le peuple. Quand par exemple l’Eglise prend à témoin le peuple de l’insubordination de Malu Malu et sans pouvoir le sanctionner, quel bénéfice en tire-t-elle ?

Y a-t-il meilleure façon de vendre le pays aux vautours qui nous guettent que d’étaler sans fin nos divisions, nos querelles et nos haines…et ce à l’initiative de l’Eglise ? Pourquoi les Eglises d’Italie, de Belgique et de France se tiennent-elles à l’écart des querelles politiques incessantes dans leurs pays respectifs ?

Ne touche pas à ma constitution !

Le message des Evêques appelle pertinemment la constitution : « …la loi fondamentale, le socle de la Nation, le compromis fondateur de l’Etat actuel…dont la modification risque de rompre un vouloir-vivre collectif et des valeurs fondamentales acceptées par l’ensemble du peuple. » C’est bien que l’Eglise ait évolué au point de s’approprier à ce point notre constitution. Mais que cela plaise ou non l’histoire retiendra que celle-ci a son géniteur et qu’aussi un Président a payé de sa vie sa promesse de rendre le pouvoir au peuple à travers elle.

Nous n’avons pas oublié qu’en décembre 2005, les laïcs catholiques avec la caution de l’Eglise ont marché appelant à voter « NON » au referendum constitutionnel. C’est également au sein de ces intellectuels qu’une rumeur a couru selon laquelle le projet de constitution soumis au vote du peuple n’était pas élaboré par le Parlement congolais mais plutôt l’œuvre des constitutionnalistes de l’Université de Liège ! Voilà des contradictions dans lesquelles on se trouve quand continuellement l’œuvre d’un homme n’est jugée qu’à travers l’idée que l’on se fait de sa personne.

John Kerry a  parlé, les envoyés spéciaux de l’Onu et de l’Union européenne ont parlé ! C’est toujours les mêmes qui se sont accommodés d’un Etat de déni de tout droit, d’un vide constitutionnel total  pendant 32 ans !  Comment peut-on avoir la mémoire si courte au point d’oublier qu’à la veille des élections de 2011 ces éternels « tuteurs » ont dépêché plus d’une délégation à Kinshasa pour dissuader Kabila de les tenir au motif qu’ils estimaient que la Ceni n’était pas prête quant à ce.

Face à l’entêtement du Président, non seulement ils ont refusé de financer ces élections mais ils sont allés jusqu’à les saboter espérant mettre ainsi le pouvoir devant un fait accompli (le refus de la Monusco de mettre à la disposition de la Ceni le nombre d’avions promis, le refus de l’Allemagne de livrer les urnes commandées…). Tout était mis en place pour pousser le Chef de l’Etat à rester au pouvoir sans être élu et au-delà de la fin de son premier mandat (16 décembre 2011) et donc à violer cette même constitution ! IL EST DONC PERMIS DE VIOLER SA CONSTITUTION MAIS AVEC LA PERMISSION DE… !  Peut-on imaginer plus diabolique que ça ?

L’Eglise s’est tu, n’étant pas vraisemblablement dérangée par la perspective du partage équitable et équilibré du pouvoir qui s’en serait inévitablement suivi. Même teintées d’imperfections, dans quel chaos serait-on aujourd’hui sans les élections de Ngoy Mulunda ?

Aujourd’hui on parle d’un calendrier inclusif des élections à venir. Celles-ci, selon le Chef du Gouvernement, coûteront USD 750. 000 000. A ce jour, selon la même source, la communauté internationale ne s’est engagée qu’à concurrence d’une contribution d’USD 30. 000 000 !

Si l’aide dont nous sommes gratifiés justifie l’immixtion dans la politique intérieure de notre pays pourquoi la même règle ne s’applique-t-elle pas à Israël ? Des nouvelles colonies voient le jour pendant que John Kerry séjourne à Tel-à-vive, n’est-ce pas ? Un Peuple mature et souverain ne laisse pas à un étranger, quel qu’il soit, la latitude de lui donner des injonctions. Il est supposé avoir le dernier mot sur ce qui est bien et ce qui ne l’est pas pour son pays. Toute cette agitation parce qu’un tel a dit ?

Nous ne cesserons pas d’apporter de l’eau au moulin de ceux qui nous ont de tous les temps traités d’éternels enfants. La chose est pourtant très simple à notre avis : dès lors que la communauté internationale reconnait aux peuples la liberté de déterminer dans leurs lois fondamentales la durée et la limitation ou non des mandats, la modification de cette règle relève exclusivement de la souveraineté de ces derniers. Sur cette question, la communauté internationale est à suspecter quand elle décide de ne pas s’en remettre à la volonté du souverain primaire à moins de faire de la limitation des mandats une règle universelle alors.

Au nom de quelle logique Museveni et Kagame peuvent-ils eux se représenter ad vitam aeternam ?  Parce qu’ils travaillent bien ? Mais le Congo a un meilleur taux de croissance que le Rwanda et l’Ouganda !

Le contexte dans lequel notre constitution a vu le jour mérite d’être également rappelé : le gouvernement avait deux révolvers sur la tempe l’un entre les mains de Ruberwa et l’autre entre celles de Bemba, il fallait nécessairement gérer les ambitions des uns et des autres au-delà du 1+4 !

Mimétisme tragique ? 

Nous avons la fâcheuse propension à nous sentir obligés de tout faire comme les autres et surtout sans jamais nous attarder sur le chemin qu’ils ont parcouru avant d’être là où ils sont. A titre d’exemple : l’épargne des ménages belges, un pays d’à peine 10 millions d’habitants, atteint environ 235 milliards d’euros. Les Etats-Unis d’Amérique disposent des réserves stratégiques pouvant leur permettre de survivre pendant 10 ans en cas d’arrêt de toute production. C’est après avoir atteint ce niveau là que ces peuples ont décidé d’arrêter le travail le vendredi afin de consacrer le week-end à la famille. Nos pays ont adopté eux aussi la semaine dite anglaise alors que pour la plupart, ils ne peuvent même pas se suffire pendant 6 semaines.

Un autre exemple, nous n’apprendrons rien à personne bien sûr. En Grèce, berceau de la démocratie, seul le « citoyen » votait. Le citoyen, était un adulte mâle, de nationalité grecque, capable de défendre la cité, pouvant lui-même être élu, payant ses impôts et ayant suivi la formation militaire.  Les femmes (qui n’étaient pas des citoyennes), les métèques et les esclaves étaient exclus de la vie politique dans la majorité des cités grecques alors que les citoyens ne représentaient qu’à peine 10% des populations.

Nous sommes au 5ème siècle avant JC. Il faudra attendre l’année 1920 pour que la constitution américaine reconnaisse le droit de vote aux femmes et  aux Noirs en 1965. En France, c’est en 1944 que la femme française votera. Et pourquoi ça ? C’est parce de tout temps il a été établi qu’un bulletin de vote placé entre les mains d’un homme ou d’une femme qui n’a pas d’autre critère de choix que la proximité ethnique ou linguistique avec les  candidats constitue un réel danger pour la démocratie et la Nation.

Parmi les 50% des Congolais sachant lire et écrire combien ont-ils terminé l’école primaire ? Devons-nous nous interroger sur cette question ou suivre la mode ?

Parlons à présent de la limitation des mandats. Commençons par rappeler que, nous l’oublions souvent,  les pyramides d’Egypte, la muraille de Chine, le Château de Versailles et « The empire on which the sun never sets », toutes ces grandes réalisations qui n’ont pas cessé d’éblouir des générations entières ont été l’œuvre des monarchies, c’est-à-dire des longs règnes ! La limitation des mandats et de leur durée est très récente.

En Amérique, c’est après Franklin Roosevelt (1945) qu’elle est devenue une réalité : 4 ans deux fois maximum. Rappelons qu’en  France sous la IIème République, c’est le mandat de quatre ans non renouvelable, qui a encouragé le premier Président de la République élu, Louis Napoléon Bonaparte, à restaurer l’Empire.

Les pays occidentaux se sont d’abord dotés des administrations publiques fortes et efficaces avant d’écourter le mandat des gouvernants. D’ailleurs, d’aucuns ont préservé leurs monarchies pour tirer l’avantage de deux systèmes : un roi, une reine ou un président qui règne mais ne gouverne pas, et un chef de l’Exécutif qui est soumis au suffrage direct. Pour paraphraser J.J. Rousseau nous dirons : « Plus l’administration d’un pays sera forte, plus son électeur sera visible » !

Le mandat du président de la Confédération Helvétique n’est d’ailleurs que d’un an aujourd’hui. On le voit bien aux Etats-unis, où le Président ne tient quasiment pas de conseil du gouvernement, excepté en cas de crise. Le pouvoir y étant fortement décentralisé, les grandes orientations de la vie de la nation  étant clairement définies et attribuées, chaque ministre sait ce qu’il doit faire et les  vacances du Président (de 51 Etats) sont alors sacrées.  La Belgique a prouvé dernièrement qu’avec une administration forte, on peut se passer de l’exécutif et réaliser cependant des performances sur le plan économique et social.

Il ne faut pas oublier non plus que la continuité du pouvoir est une réalité dans les vieilles démocraties. Là-bas, des mécanismes huilés sont en place pour assurer que l’action du gouvernement reprenne là où s’est arrêtée l’équipe précédente. On n’arrête pas un marché gagné régulièrement et en cours d’exécution du simple fait que l’entrepreneur est le beau-frère du ministre sortant !

Dans nos pays non seulement les administrations sont faibles, tribalisées et politisées à souhait, mais il y a en outre le fait que l’effectivité de la séparation de trois pouvoirs n’est pas établie. Chez nous, en RDC, nous assistons à un phénomène aussi courant que regrettable qui trouve vraisemblablement son explication dans la précarité des carrières : dans les faits, les animateurs des institutions dites « souveraines » se dessaisissent eux-mêmes de la quasi-totalité des pouvoirs leur reconnus constitutionnellement au profit du Chef de l’Etat !

Ce dernier a de nouveau la latitude de revenir à la situation antérieure en concentrant autant de pouvoirs entre ses mains et à son entière discrétion.

Donc, quand on touche à la personne du Chef de l’Etat dans un pays comme le nôtre, on ne touche pas seulement le sommet de l’édifice Congo mais aussi et en profondeur à ses fondations.  En gardant présentes à l’esprit les réalités que nous venons de déplorer, il est évident que le changement d’un président chez nous en même temps que sa majorité, sera inévitablement un séisme et également une remise en question à tous les niveaux.

Ce risque ne doit pas être sous-estimé si l’intérêt réel de chacun d’entre nous est l’intérêt supérieur de la Nation.

La grande question

Depuis que Kabila est au pouvoir, le pays va-t-il dans la bonne direction ? Laissons les Evêques répondre à cette question.  Réunis du 7 au 11 juillet 2008, les Archevêques et Evêques de la Conférence Episcopale Nationale du Congo, CENCO, décrivaient en ces termes l’état de la nation alors : “ un Congo toujours exsangue et extraverti; une population meurtrie, appauvrie, plongée dans une misère sans nom et continue à broyer du noir, des hommes et des femmes fatigués d’une crise multiforme, politique, spirituelle, morale, des valeurs…Des éleveurs Mbororo immigrés dans le Nord de la Province Orientale sacrifient les champs de la population, tuent tout autre herbivore, en faveur de leurs vaches. Des éléments de la rébellion ougandaise LRA pillent dans les paroisses et maisons religieuses, enrôlent des jeunes dans leur rébellion, et réquisitionnent des adultes pour des travaux dans leurs champs. Des FDLR et autres réfugiés rwandais contrôlent encore des portions du territoire… Enfin, de l’Exploitation irrégulière, illégale, massive et abusive des ressources naturelles, tant minières que forestières, dérange les consciences sereines. Pire, les contrats léonins et les trafics d’influence “ mettent à nu la cupidité de nos congénères autant que des étrangers ”.

Dans le présent message, bien que timidement, les Archevêques reconnaissent que l’état de la nation a nettement évolué en 2014 : « Nous saluons tous les efforts de  reconstruction entrepris par le Gouvernement de la République, notamment, la maîtrise de l’inflation, l’augmentation du taux de croissance du taux de croissance, l’assainissement du climat des affaires. Il en est de même de l’amélioration des infrastructures, en particulier la construction des écoles, des routes et l’équipement des hôpitaux. »

Il aurait peut-être fallu préciser que le taux de croissance atteint (+ 8%) est parmi les plus hauts du monde. Que celui de l’inflation (1%) est parmi les plus bas du continent et depuis 1974 pour la RDC, que la dépréciation monétaire n’existe plus car ayant été maîtrisée depuis bientôt 4 ans, que la RDC produit aujourd’hui 1.030. 000 T de cuivre (et dépasse donc la Zambie) alors que celle-ci au lendemain du départ du Maréchal était à peine de 26. 000 T l’an…etc ! Qu’avoir concrétisé l’ambition de construire ou réhabiliter 1. 000 écoles par an tenait de la gageure…

Le pays est donc sur une bonne voie. Si tel est le cas, nous emprunterons aux Evêques cette affirmation : « La République est un patrimoine qu’on ne peut se permettre de léguer de manière quelconque aux générations futures » !

Certes le départ de Kabila en 2016 n’est pas une sanction mais plutôt la règle du jeu. Mais il ne s’agit nullement d’un jeu en l’occurrence. Quand, de l’avis de tous, un grand malade, comme la RDC, se relève tout doucement d’une longue agonie, même s’il est formellement établi qu’il bénéficierait des meilleurs soins ailleurs (cet ailleurs doit être préalablement identifié) : il serait irresponsable de ne pas se poser la question de savoir s’il pourra supportera le choc du voyage ou non.

La position des Archevêques abandonne le Peuple loin du gué : qu’il parte d’abord et on trouvera bien un digne remplaçant ! Ceci reviendrait à donner un chèque en blanc à une opposition dont personne ne connait ni le point de vue ni la contre-proposition sur toutes les questions vitales d’intérêt national et encore moins sa propre évaluation de l’action du gouvernement en place. Où sont les bureaux d’étude de cette opposition ? Attendent-ils de maîtriser les dossiers quand ils seront au pouvoir ?

Le vrai débat est donc : la constitution est-elle faite pour le peuple ou le peuple pour la constitution ?  En d’autres termes, la constitution vise à assurer le bien-être du peuple, elle est donc un moyen et non une fin. Pour notre peuple tout celui qui est capable de lui assurer son bien-être est le bien venu. Il dira « AFANDA NA YE ».

Quand bien même le Président Kabila déciderait de son plein gré de respecter sa constitution et de partir, il demeure néanmoins incontournable pour un passage de témoin sans heurts. Voilà la raison pour laquelle, dans l’intérêt supérieur de la Nation, l’Eglise a tout à gagner en veillant particulièrement à préserver les voies du dialogue et éviter la confrontation.

NOUS NE SOMMES PAS POUR LE DEVEROUILLAGE DE L’ARTICLE 220 DE LA LOI FONDAMENTALE. CELLE-CI EST LE PLUS BEAU CADEAU QUE LE POUVOIR NATIONALISTE A FAIT AU PEUPLE CONGOLAIS. NOUS NE SOMMES PAS CONTRE NON PLUS. TOUT DEPEND DE LA VOLONTE DU PEUPLE SOUVERAIN. INDEPENDEMMENT DE LA PERSONNE QUI EST AU POUVOIR, NOUS REFUTONS CATEGORIQUEMENT L’ARGUMENT SELON LEQUEL IL Y A DANS NOTRE CONSTITUTION DES MATIERES QUI NE PEUVENT ETRE DISCUTEES

Kinshasa, le 16 juillet 2014

LES COMPAGNONS DE M’ZEE

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