La Banque centrale de la République démocratique du Congo vient d’annoncer que le pays devrait connaître une croissance de son PIB de 4,9% contre une estimation initiale de 2,9%. Cette amélioration des perspectives économiques du pays a été portée par le niveau favorable des prix des matières premières.
Les secteurs minier et pétrolier représentent environ 95% des recettes d’exportation au Congo, premier producteur de cuivre d’Afrique, dont l’économie a été frappée par les chutes des prix des métaux et d’autres produits de base au cours des deux dernières années. Cependant, ce progrès ne parvient pas à cacher les nuages qui planent sur l’économie du pays. En effet, en janvier dernier, l’agence de notation Moody’s avait déclaré que la RDC pourrait faire face en 2017 à une crise des liquidités liée au pétrole et aux autres matières premières.
Dans son 4ème rapport sur le suivi de la situation économique et financière de la RDC présenté le 31 janvier dernier à Kinshasa, la Banque mondiale (BM) avait alerté les autorités congolaises sur le risque de crise économique durable qui plane sur le pays. En effet, l’institution dirigée par Jim Yong Kim cite la révision du taux de croissance de la RDC, qui est passé entre 2015 et 2016 de 7% à 2,5% en moyenne. « Cette croissance, si on la compare à la croissance de la population de la RDC, qui est quasiment de 3%, et bien on obtient un taux de croissance par tête de 0% ou moins», avait expliqué Emmanuel Pinto, économiste en chef de la BM en RDC.
Cette crainte de l’institution de Bretton Woods s’est accentuée par le niveau d’inflation dans le pays. En effet, le taux d’inflation du franc congolais est passé de -1 en 2015 à plus de 11% au 20 décembre 2016.
Fiacre E. Kakpo
(Agence Ecofin 15/03/17)