Le nouveau gouvernement Tshibala annoncé pour cette semaine

Contraint de porter des lunettes noires depuis des années pour protéger ses yeux, le Premier ministre de la République démocratique du Congo, Bruno Tshibala

Le nouveau gouvernement congolais, dirigé par un transfuge du principal parti d’opposition, devrait être connu dans la semaine, rapporte lundi le site d’informations Actualité.cd, citant des sources proches du Premier ministre désigné mais contesté, Bruno Tshibala. Ce gouvernement, qui devrait compter 53 vice-Premiers ministres, ministres d’Etat, ministres, ministres délégués et vice-ministres – en plus de M. Tshibala.

Ils proviendront de six composantes: la Majorité présidentielle (MP, qui soutient l’action du président Joseph Kabila), le Rassemblement – une large plate-forme d’opposition, mais dont une partie a accepté de participer à ce gouvernement après avoir rompu avec le principal parti d’opposition, l’Union pour la Démocratie et le Progrès social, l’opposition politique signataire de l’accord de l’Union africaine (UA) d’octobre dernier, l’Opposition républicaine du président du Sénat, Léon Kengo wa Dondo, la société civile signataire de l’accord de l’UA et la société civile non-signataire.

Le nouveau Premier ministre, Bruno Tshibala, désigné début avril par M. Kabila, est un dissident de l’UDPS, le parti fondé par l’opposant historique Etienne Tshisekedi wa Mulumba.

Plusieurs pays occidentaux et l’Union européenne estiment que cette désignation s’écarte « de la lettre et de l’esprit de l’accord de la Saint-Sylvestre », qui prévoyait la nomination d’un Premier ministre proposé par le Rassemblement des forces acquises au changement, la vaste plate-forme de partis d’opposition créée par M. Tshisekedi, décédé le 1er février dernier à Bruxelles.

Le pouvoir à Kinshasa a ainsi réédité le scénario joué en novembre dernier avec la désignation de l’ex-opposant Samy Badibanga comme Premier ministre à l’issue d’un premier dialogue mené entre la majorité et une frange minoritaire de l’opposition.

Le nouveau gouvernement aura pour tâche principale l’organisation des élections présidentielle et législatives prévues l’an dernier mais reportées sine die en raison d’un manque de volonté politique et de moyens financiers.

(Belga 02/05/17)