Ahmed Kalej Nkand, Administrateur délégué général de la Gécamines, a été révoqué de ses fonctions par décret présidentiel pour » manquement grave dans l’exercice de ses fonctions « . Expression usitée depuis belle lurette dans la sphère politique, comme par euphémisme, pour protéger le secret de gestion, mais surtout pour préserver la dignité de la personne sanctionnée. Il apparaît dès lors inutile de rechercher le contenu de la locution manquement grave ; l’on doit simplement retenir que depuis 2010, Joseph Kabila a soumis la Gécamines à une cure de redressement, tributaire d’une bonne gestion. C’est dans ce contexte que s’inscrit la nomination d’Albert Yuma à la tête du conseil d’administration de ce géant de l’économie nationale congolaise. Moins d’une année après sa promotion, Albert Yuma sort, en 2011, le » Plan de redressement stratégique » avec, à la clé, l’ambition de porter, fin 2016, la production de l’entreprise à 160.000 tonnes de cuivre par an.
Dans la même dynamique s’insère la nomination de Ahmed Kalej Kand au poste d’Administrateur directeur général. L’homme est réputé pour être technocrate, et le chef de l’Etat lui fait confiance quatre ans durant. Qu’il le révoque aujourd’hui, l’on doit rechercher les motivations dans le » manquement grave » qui compromet certainement l’effort de redressement de l’entreprise. Aujourd’hui entouré de mystère, ce limogeage vomira ses raisons réelles dans les instants à venir quant la » gorge profonde » aura marre de retenir un cocktail chatouillant.