Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a demandé lundi aux autorités congolaises des « enquêtes crédibles » après la mort dimanche d’au moins six personnes, selon l’ONU, dans la dispersion de marches contre le pouvoir en République démocratique du Congo.
Le secrétaire général appelle à « traduire les responsables en justice », dans une déclaration de son porte-parole à New York diffusée par la Mission des Nations unies au Congo (Monusco) à Kinshasa.
M. Guterres « exhorte les forces de sécurité congolaises à faire preuve de retenue » et en « appelle également au plein respect des lieux de culte ».
Au moins six personnes ont été tuées dimanche à Kinshasa lors de la dispersion par les forces de sécurité de marches à l’appel d’un collectif catholique, selon un bilan provisoire de la Monusco.
Les autorités congolaises, qui avaient interdit ces marches, parlent de deux morts par « balles perdues ».
Présents dimanche sur le terrain, les observateurs de l’ONU ont enquêté lundi à Kinshasa sur les victimes.
Les marches étaient organisées à la sortie des églises après la messe contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila et l’application d’un accord politique du 31 décembre 2016.
Les organisateurs, un « comité laïc de coordination » proche de l’église, parlent d’un bilan « très lourd, une dizaine de morts ».
Ils demandent « au peuple de Dieu de rester mobilisé pour répondre à son prochain appel », dans un communiqué, sans avancer encore de date.
Tout comme les Nations unies, la nonciature apostolique à Kinshasa et la conférence épiscopale donnent un « bilan provisoire » de six morts.
Dans une « note technique », la nonciature affirme avoir répertorié des « tirs à balles réelles » dans six villes: Kinshasa, Kisangani (nord-est), Goma et Bukavu (région du Kivu, est), Lubumbashi (sud-est) et Mbuji-Mayi (centre).
La nonciature fait état de 60 blessés, les Nations unies de 63, et l’épiscopat de 127, « dont certains par balles ».
Il y a eu 210 personnes interpellées « dont la plupart ont été libérées quelques heures après », selon la conférence épiscopale.
Dans toute la RDC, 61 paroisses ont été visées, selon la nonciature, dont 40 à Mbuji-Mayi et 13 dans la capitale, Kinshasa, qui en compte environ 160.
L’épiscopat affirme qu' »il y a eu 12 marches encadrées de manière professionnelle par la police », ce qu’un porte-parole du gouvernement joint par l’AFP a démenti.