Le 30e sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine s’est achevé lundi 29 janvier avec la première prise de parole de Paul Kagame en tant que président de l’institution pour l’année 2018. Le chef de l’État rwandais pilote depuis un an les propositions de réforme de l’organisation panafricaine. A côté de ces réformes institutionnelles, il y a d’autres projets comme celui de zone de libre-échange continentale. Elle devrait être lancée officiellement le 21 mars prochain à Kigali. Ce marché commun est attendu par le secteur privé.
Ce marché commun est en tout cas attendu par certains de ses membres présents lors du sommet, comme le banquier nigérian Benedict Oramah qui dresse ce constat : « Le commerce intra-africain est faible parce qu’il y a 55 pays et 55 frontières. »
L’idée est donc de casser les barrières douanières pour faciliter les échanges à l’intérieur du continent. « Nous avons des pays qui exportent jusqu’en Asie, raconte Jean-Louis Billon, entrepreneur ivoirien, alors qu’ils pourraient exporter dans un pays voisin. Nous, Côte d’Ivoire, nous sommes le premier producteur et premier exportateur de noix de cajou aujourd’hui, mais nous exportons l’essentiel de notre produit sur l’Inde et le Vietnam parce que l’industrie y est installée, car c’est beaucoup plus compétitif et qu’il y a moins de barrières là-bas. »
Dans le monde, des critiques s’élèvent régulièrement contre la doctrine libérale, le libre-échange. Alors pourquoi serait-ce le chemin pour l’Afrique ? La réponse de Paul Fokam, président du groupe Afriland First : « La création, l’accumulation de la richesse, est une voie indiscutable pour la réduction de la pauvreté. »