Barack Obama en croisade du développement de l’Afrique avec les jeunes de ce continent

L’Afrique est un continent d’avenir, vue des Etats-Unis. Aussi le président Obama, son épouse et l’ensemble de son administration comptent-ils infléchir l’arc de l’histoire du continent vers des changements. L’accompagnement du cycle de croissance, la création des richesses et d’une classe moyenne dynamique, la démocratie dans toutes ses facettes et déclinaisons, le bien-être des populations, la rencontre avec 500 jeunes leaders africains a cerné le cadre des discussions du sommet Afrique-USA à Washington.

Pour bien se faire comprendre par les jeunes venus dans le cadre de l’initiative Yali, Barack Obama a aligné de l’artillerie lourde. D’abord, sa propre épouse qui fait de la question de l’éducation, celle des filles en particulier, son cheval de bataille. Puis, le secrétaire d’Etat John Kerry. Le président américain qui croit en la jeunesse africaine, espère ainsi semer dans du sol fertile qui pourrait permettre au continent de sortir de la misère qui la caractérise actuelle.

Dès lors, la rencontre avec les jeunes leaders africains de YALI  est la préfiguration de ce que sera le sommet inaugural Usa-Afrique. C’aura été le plus grand rassemblement de chefs d’État ou de gouvernement africains qu’un président américain n’ait jamais organisé. Il s’est agi donc d’une grande séance de répétition pour un important rendez-vous dans l’histoire des relations entre les USA et l’Afrique. L’objectif est connu : resserrer les liens entre les États-Unis et l’une des régions les plus dynamiques au monde et à la croissance la plus rapide.

Le secrétaire d’Etat, qui a planté le décor de cette rencontre avec les jeunes africains, est d’avis que le continent est à la croisée des chemins. Toutefois, il se veut rassurant : « Le fait est que nous avons atteint un point d’inflexion pour la nouvelle Afrique. C’est un moment et un lieu où vous tous avez une occasion unique de faire plier l’arc de l’Histoire vers le changement, et non la stagnation ». John Kerry poursuit : « Vous pouvez le faire plier vers la paix et la prospérité, et non le conflit et le châtiment. La trajectoire de l’Afrique – ce n’est pas une exagération – dépend en fin de compte de vous, la prochaine génération de leaders, qui saisirez l’avenir et formerez la prochaine génération de PDG, de dirigeants communautaires et politiques, les leaders à l’échelle nationale. C’est vous qui définirez cet avenir ».

Le secrétaire d’Etat américain considère que cet avenir n’est pas exclusivement celui du continent, mais encore il dénote d’une inter-pénétrabilité avec les USA. La super puissance planétaire ne se sentira jamais en sécurité tant que l’Afrique continuera de bouillonner ou de rester à la traine, se transformant en un terreau favorable à l’éclosion du terrorisme.

Pour le secrétaire d’Etat Kerry, l’heure est venue afin que le partenariat entre l’Afrique et les USA décolle. « Nous sommes ici aujourd’hui parce que les États-Unis et les pays de toute l’Afrique sont des partenaires naturels, et il est temps que nous fassions passer notre partenariat à l’échelon supérieur en investissant dans la plus grande ressource naturelle du continent : sa population », a-t-il déclaré.  Le chef de la diplomatie américaine ne dissocie pas l’avenir des USA d’avec celui du continent africain. D’ailleurs, il estime que le temps ferait défaut : « Et quand on parle de l’Initiative en faveur des jeunes leaders africains, c’est bien de cela dont il s’agit : investir dans votre avenir – et le nôtre – en faisant vivre la promesse d’une nouvelle génération de grands leaders dans tous les domaines de l’activité humaine. Et quand 65 % des habitants de l’Afrique ont moins de 35 ans, croyez-moi, il n’y a pas un moment à perdre ».

35 passations pacifiques du pouvoir 

L’Afrique négocie un tournant décisif de son existence. Il n’est pas concevable qu’autant de sacrifices ne puissent bénéficier à ces populations. L’administration américaine ne tient pas à se mettre en dehors de cette dynamique qui propulse le continent africain. John Kerry le reconnait : « Les revenus réels à travers l’Afrique ont augmenté de plus de 30 %, mettant fin à deux décennies de déclin. Les échanges commerciaux entre l’Afrique et le reste du monde ont progressé de 200 % ». Sur le plan démocratique, l’administration Obama salue « les 35 passations pacifiques du pouvoir ainsi que l’augmentation du nombre de démocraties qui a plus que triplé ». De bonnes nouvelles ne manquent pas et elles sont épinglées. « Les infections par le VIH ont diminué de près de 40%  et les décès dus au paludisme chez les enfants ont baissé de 50%. Et nous sommes sur le point de voir la première génération d’enfants qui naîtront sans le sida en raison des efforts que nous déployons », apprend-on du département d’Etat.

Tout ne se passera pas comme par un coup de baguette magique. Des efforts doivent être fournis dans une vision à long terme d’autant que rien ne sera automatique. John Kerry a encouragé  les jeunes africains en ces termes : « C’est aussi un moment de décision importante. Les choix que font les dirigeants africains, les choix que vous faites, les choix que vous poussez les systèmes politiques de vos pays respectifs à adopter, les choix que vous débattez et que vous apportez à la table des discussions et que vous aidez à intégrer au dialogue dans vos pays – tout cela déterminera l’avenir ».

La décision se trouve entre les mains des jeunes au regard des avancées déjà enregistrées. Faudrait-il tirer des dividendes ou déboucher à d’autres conflits après tant d’efforts : « C’est à vous de décider si une décennie de progrès débouchera ou non sur une ère de prospérité et de stabilité pour l’Afrique, ou si vos pays retomberont tragiquement dans l’engrenage de la violence tragique et donneront l’image d’une gouvernance faible, qui étouffe la promesse d’un continent depuis trop longtemps – votre promesse, la promesse que chacun et chacune d’entre vous apportez ici à Washington, la promesse qui, je le sais, vous motive jour après jour dans vos études ou dans la carrière professionnelle que vous commencez, et que vous vous lancez dans la vie active, que ce soit dans le privé ou le secteur public, vous tous qui êtes déterminés à essayer de changer l’avenir. Vous avez la capacité de le faire ».

Prélude au sommet des chefs d’Etat

Cette rencontre est la préfiguration de la rencontre entre le président Obama et ses homologues africains. Au menu, comme constaté, il y a la nécessité d’une stabilité réelle en vue de permettre une meilleure gouvernance. Le dynamisme de la jeunesse constitue un canal intéressant pour que la croissance enregistrée actuellement soit diffusée au profit de l’ensemble des populations. Il est temps d’éviter au continent de basculer dans l’autre sens. D’où, les USA comptent « encourager le changement démocratique, afin qu’on transforme les aires de conflit en bastions de paix ».

L’Afrique qui a la vocation d’être le phare pour le monde peut aussi vivre des transformations spectaculaires. « L’Afrique sera le lieu de grande croissance en ce siècle », conclut-on à Washington. Les chefs d’Etat qui saisiront la subtilité du message américain tireront le meilleur bénéfice pour leurs pays respectifs. Le plus important reste l’horizon prometteur pour le continent. Les USA tiennent donc à le faire voir aux chefs d’Etat africain comme dans un miroir. Loin d’être une démarche condescendante, il s’agit d’une stratégie de partenariat, envers un acteur qui pèsera lourd sur la balance dans les tout prochains jours.

Via Le Potentiel

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