L’Unicef a affirmé vendredi avoir documenté 76 cas de personnes tuées à l’arme blanche depuis décembre en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, en proie à des affrontements communautaires, chiffre mis en cause par les autorités.
L’Unicef est « très préoccupé par la situation des plus de 46.000 enfants qui sont en fuite à cause des violences » entre les communautés Hema et Lendu en Ituri.
« Plus de 76 meurtres à l’arme blanche ont été documentés, parmi eux une majorité de femmes et d’enfants », écrit l’Unicef dans un communiqué.
Interrogé par l’AFP, le gouverneur de l’Ituri Abdallah Pene Mbaka a remis en cause ces chiffres.
« Il y a eu effectivement des morts » mais « 76 morts liés à ces violences ? Non, il faut d’abord faire un travail. Il faut éviter le sensationnel », a-t-il réagi.
« Je crains que des humanitaires soient tombés dans cette facilité », a ajouté M. Pene Mbaka, disant attendre les conclusions d’une commission d’enquête policière en cours.
Plus de 70 villages ont été incendiés lors des récentes violences, trois centres de santés et sept écoles ont été pillés ou incendiés, note cette source.
L’Unicef estime que suite aux violences, « plus de 100 écoles ont interrompu les cours, privant 30.000 enfants de leur scolarité ».
Selon cette agence onusienne, « 70 enfants non-accompagnés et 245 enfants séparés de leurs familles en besoin urgent d’assistance » ont été identifiés sur les alentours de l’Hôpital général de Bunia, la capitale de la province de l’Ituri.
Depuis décembre, les affrontements ont provoqué le déplacement de plus de 200.000 personnes, selon des sources humanitaires.
Le conflit pour les terres entre les éleveurs Hema et les agriculteurs Lendu en Ituri est un des nombreux qui agitent l’est de la RDC, en plus de ceux dans les deux provinces du Nord et du Sud Kivu.
Le ministre congolais de l’Intérieur a promis mercredi lors d’une visite en Ituri de « renforcer le déploiement de la police avec comme mission de traquer tous les fauteurs de trouble ».