Tirs à balles réelles dans la foule, arrestations arbitraires, dissimulation de cadavres… Un rapport des Nations unies revient sur la répression menée pendant un an par les forces de sécurité congolaises face aux manifestations contre le régime du président Joseph Kabila.
Élaboré conjointement par le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme et la Monusco, ce rapport recense au moins 47 personnes tuées – dont quatre femmes et trois enfants – par la police et l’armée congolaises, lors de manifestations entre le 1er janvier 2017 au 31 janvier 2018.
Restrictions imposées par les autorités
Mais le nombre de victimes pourrait en réalité être largement supérieur, de l’aveu même des auteurs du texte. En cause : « Les restrictions imposées par les autorités [qui] ont limité la capacité du BCNUDH à confirmer de nombreuses allégations crédibles portées à sa connaissance. » Des entraves qui ont pris la forme d’actes de violence et d’intimidation envers les observateurs des Nations unies, ainsi que d’un refus d’accorder l’accès aux morgues et aux hôpitaux.
Lors de la présentation du rapport à Genève, lundi, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Zeid Ra’ad Al Hussein a dénoncé « l’anéantissement des voix discordantes à tout prix – même au prix de vies humaines – en RDC avec le déploiement systématique des forces armées aux côtés de la Police nationale congolaise pour gérer les manifestations ».
Cette répression violente s’est notamment traduite par l’usage de tirs à balles réelles dans la foule, à l’image du massacre du 7 août 2017 dans la commune kinoise de Ngaliema. Ce jour-là, une unité commando des FARDC aurait ouvert le feu sans discernement sur une foule de manifestants qui se rendait à une antenne de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) pour en prendre le contrôle. Bilan de la tuerie : une vingtaine de morts.
Dissimulation de cadavres