CAN 2019 : l’exploit du Bénin qui élimine le Maroc aux tirs au but

Maroc

Les Écureuils se sont qualifiés pour la première fois de leur histoire en quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations après avoir tenu en échec le Maroc dans le temps additionnel (1-1), puis en s’imposant aux tirs au but.

Pour ce premier des huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des nations 2019, les statistiques d’avant-match n’invitaient pas à imaginer un choc débridé et riche en buts. En phase de poule, seuls quatre buts avaient été comptabilisés lors des trois rencontres du Bénin, qualifié avec trois matchs nuls. Les Lions de l’Atlas l’avaient encore joué plus pingre question spectacle. Les joueurs marocains ont en effet gagné leurs trois matchs par le même score minimaliste d’un but à zéro. Une donnée qui n’est pour déplaire à Hervé Renard, le sélectionneur du Maroc, déjà vainqueur deux fois de la CAN avec des équipes très solides défensivement (Zambie 2012 et Côte d’Ivoire 2015). Pour les spectateurs, c’est plus difficile.

Sur la pelouse du stade Al Salam, la première mi-temps s’est déroulée selon ce scénario prévisible. Les Béninois restaient retranchés dans leur camp pour éviter de s’exposer à la vitesse des attaquants marocains, Nordin Amrabat et Hakim Ziyech en tête, tout en essayant d’exploiter les erreurs défensives adverses. Problème, les Lions de l’Atlas, dominateurs, ne laissaient quasiment aucune miette aux Béninois, mais se heurtaient dans le même temps au mur jaune bâtit par le sélectionneur français des Écureuils, Michel Dussuyer. Bilan : une première mi-temps très fermée à l’exception de deux incursions marocaines.

Le but d’Adilehou

L’historique du Bénin ne laissait pas non plus présager un sort favorable aux coéquipiers de Stéphane Sessegnon. Dans le passé, les Écureuils s’étaient inclinés lors de leurs cinq confrontations face aux Marocains. Surtout, en 13 matchs disputés en Coupe d’Afrique des nations, les Béninois n’avaient jamais gagné la moindre rencontre.

Leur tactique, avec une ligne de cinq défenseurs, semblait être d’atteindre les tirs au but en espérant battre les Lions dans cet exercice. Mais à la 53e minute, une porte s’ouvrait pour les joueurs de Michel Dussuyer. Sur un corner, le défenseur Moise Adilehou se retrouvait libre de tout marquage à six mètres du but de Yassine Bounou. D’un plat du pied bien dosé, Adilehou envoyait le ballon dans les filets marocains à la surprise générale (1-0, 53e). Jusqu’ici, le Bénin ne s’était procuré aucune occasion franche.

Le penalty raté de Ziyech

En colère sur son banc, Hervé Renard sortait Younès Belhanda pour le remplacer par Soufiane Boufal. L’attaquant du Celta Vigo sonnait immédiatement la révolte nord-africaine.

Les Marocains poussaient enfin fort dans le camp adverse en pressant plus haut. Sur le côté gauche, Hakimi apportait souvent le surnombre sur les attaques marocaines mettant au supplice la défense béninoise. Mais c’est sur l’autre aile du terrain que la rencontre basculait de nouveau. Sur une phase de jeu anodine, le défenseur béninois Adeoti se faisait piquer la balle dans les pieds par Boussoufa. Ce dernier décalait immédiatement En-Nesyri, seul dans la surface de réparation, qui plein de sang-froid trompait Allagbé (1-1e, 75e).

Le Bénin résistait ensuite à la pression marocaine jusqu’à la dernière minute.  Mais sur un ultime débordement, Hakimi était taclé de manière illicite par Sessegnon dans la surface béninoise. L’arbitre désignait un penalty pour le Maroc alors qu’il ne restait que quelques secondes à jouer. Le tir de Hakim Ziyech s’écrasait contre le poteau. Après cet ascenseur émotionnel, c’était l’heure des prolongations.

L’arrêt de Saturnin Allagbé

Le cœur des supporteurs des Écureuils continuait à faire du yo-yo dans ces prolongations.  À la 97e minute, Abdou Adenon s’énervait auprès de l’arbitre après une faute marocaine. En direct, sa contestation ne semblait pas très véhémente, mais l’arbitre lui infligeait un second carton jaune synonyme d’expulsion.

Réduits à 10, les Béninois ont finalement résisté jusqu’à la séance de tirs au but. Et dans cet exercice qui ressemble souvent à une loterie, les tireurs béninois ont eu davantage de sang-froid que les Marocains. Saturnin Allagbé, le gardien de Niort, a également réalisé une magnifique parade pour détourner la frappe de En-Nesyri. Jamais vainqueur d’un match de la CAN dans le temps additionnel, le Bénin se qualifie pour les quarts de finale de la compétition en renversant le Maroc, l’un des favoris pour la victoire finale. Un énorme exploit !

Pour Jeune Afrique par Camille Belsoeur

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