Le budget de l’Etat pour l’exercice 2019 a été exécuté à 35,5 % en recettes et 37,9 % en dépenses au 21 juin dernier. Ces taux d’exécution officiels sont publiés par la Banque centrale du Congo (BCC) dans une note périodique consultée par Zoom Eco. Cette situation exige d’une part, la rationalisation des dépenses ; et d’autre part, la mobilisation accrue des recettes. Objectif : restaurer la gestion sur base « caisse ».
En analysant le tableau d’exécution du budget de l’Etat 2019, le premier constat qui saute à l’œil, c’est le déficit budgétaire de 231 738,50 millions de CDF (soit, 140 millions USD au taux de 1 650 CDF/le dollar US).
Ce solde négatif se justifie du fait que les recettes cumulées mobilisées du 1er janvier au 21 juin 2019, évaluées à 3 406 818,47 millions de CDF (soit 2,064 milliards USD au taux de 1 650 CDF/le dollar US), ont été inférieures aux dépenses effectuées arrêtées à 3 638 556,97 millions de CDF (soit, 2,205 milliards USD au même taux de change).
Etat des dépenses
Dans la rubrique « dépenses », les statistiques de la BCC indiquent que le poste « Rémunérations » avance à un rythme normal et se situe à 44 % de son exécution. Quant aux décaissements liés par exemple à la dette publique et les subventions & transferts, leurs taux d’exécution respectifs sont faibles, soit 21 % et 14,5 %.
Le taux de réalisation le plus bas, concerne les « dépenses en capital », mieux les dépenses d’investissement. Seuls 4,2 % d’un total de 2 614 593,15 millions de CDF ont été débloqués. Cela représente 66 millions USD sur les prévisions de 1,5 milliard USD.
Les deux postes « dépenses urgentes » et « dépenses exceptionnelles » ont représenté un montant total de 808 895,91 millions de CDF sur la période. Appliqué au taux de change indicatif de notre analyse, cela est équivalent à 490 millions USD.
Le poste « Frais de fonctionnement » a déjà vu son crédit être consommé à 90,6 % au 21 juin 2019. Il y a lieu de s’attendre que ce crédit s’épuise cinq mois avant la fin de l’exercice budgétaire en cours.
Situation des recettes
De manière générale, la mobilisation des recettes a évolué normalement pour deux des trois régies financières. Si la Direction générale des impôts (DGI) a atteint un taux d’exécution de 43 %, la Direction générale des recettes domaniales et de participations (DGRAD) a dégagé un taux de réalisation de 47 % par rapport à l’ensemble de leurs assignations annuelles.
La Direction générale des douanes et accises (DGDA) n’a pu mobiliser que 35,9 % de ses assignations annuelles, alors qu’elle devrait déjà frôler les 50 % au sixième mois de l’année. Dans la même situation, les recettes provenant des pétroliers producteurs n’ont atteint que 32,3 % de leurs assignations annuelles au 21 juin 2019.
Pour des analystes avertis, cette situation oblige les autorités compétentes à renforcer les mécanismes de mobilisation des recettes en luttant contre le coulage des revenus publics. Aussi, devraient-elles veiller à l’amélioration des conditions des agents commis à la collecte de ces deniers publics, notamment le paiement régulier de leurs primes.