Plus de 3000 violations des droits de l’homme ont été commises entre janvier et juin 2019 en République démocratique du Congo, selon le rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH).
Le nombre de violations des droits de l’homme restent encore très élevées six mois après l’élection de Félix Tshisekedi en RDC, mais il y a un léger mieux : 8% de moins qu’en 2018 à la même période. Mais cela reste toujours plus que le nombre de violations enregistrées par exemple entre janvier et juin 2017. C’est donc vraiment un bilan en demi-teinte.
Pour le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), cette légère baisse serait notamment due à l’annonce de la réouverture de l’espace démocratique par le nouveau président Félix Tshisekedi, même si il y a aussi parmi les autorités du pays, note l’ONU, des velléités de le restreindre.
Le directeur du BCNUDH note « des améliorations ». Abdoul Aziz Thioye pointe « une possibilité un peu plus élargie pour un exercice un peu plus libre des droits civils et politiques ». Même si, ajoute-t-il, « il y a une recrudescence des interdictions de manifester, comme on a pu le voir cette semaine ou les semaines d’avant, notamment à Kolwezi ».
On ne peut pas concevoir que la Constitution, qui prévoit la liberté de manifestation, soit violée en toute impunité.
Une majorité des exactions commises par les forces de sécurité
461 violations relatives aux libertés fondamentales en six mois, cela veut dire qu’il continue de s’en produire deux à trois par jour en moyenne dans le pays.
Presque autant que de viols : 406 pour tout le pays. Et une victime sur cinq est violée par un agent de l’État.
Un peu moins que d’exécutions extrajudiciaires et sommaires. Le rapport en rapporte 589. Cela fait trois civils tués par jour en moyenne, dont près de la moitié par des agents de l’État. La police et l’armée sont notamment soupçonnées d’avoir tué 236 civils sur les six derniers mois, dont des dizaines de femmes et d’enfants.
Le nombre élevé de femmes victimes d’exécutions extrajudiciaires et d’exécutions sommaires est l’un des points marquants de ce rapport. Pour ce qui est des exécutions sommaires, sur 418 personnes à l’actif des groupes armés, au moins 116 femmes sont concernées. Pour ce qui est des FARDC, sur 157 personnes victimes d’exécutions extrajudiciaires, nous avons au moins 34 femmes et 14 enfants.
Et c’est sans doute la tendance la plus inquiétante de ce rapport. Comme en 2016, 2017 et 2018, les forces de sécurité restent la principale source d’insécurité au Congo, accusées de commettre plus de 59% de toutes les exactions recensées par l’ONU.
Sur la même période, de janvier à juin, selon les informations transmises à l’ONU, 136 policiers et militaires auraient été condamnés pour actes constitutifs de violations.