Manif des mouvements citoyens: Le début de la crise !

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Ils ont osé, comme à l’accoutumée. Des jeunes des mouvements citoyens ont pris rendez-vous devant le Palais du peuple à Kinshasa, hier jeudi 5 août 2021. La police est promptement intervenue pour disperser les manifestants qui entendent obtenir la dépolitisation de la Centrale électorale nationale. Selon les chiffres obtenus, une vingtaine des manifestants avaient été interpellées et conduits au camp Lufungula, avant d’être relâchés par la suite.

Dans leur mémorandum, ces activistes des mouvements citoyens font le même constat selon lequel les risques d’une crise majeure s’amoncellent au fil des jours et des circonstances. Pourtant, font-ils remarquer, l’engagement public des uns et des autres sont en faveur d’un processus électoral inclusif, indépendant, transparent, et consensuel.

« Nous avons assisté à la promulgation d’une loi qui consacre la forte politisation de cette institution d’appui à la démocratie d’une part et qui tue son principe fondateur d’indépendance d’autre part », ont-ils déploré. Ce faisant, ils ont convié les députés nationaux à jouer pleinement leur rôle afin d’ « apporter des corrections majeures afin de sauver le processus électoral ».

A première vue, d’aucuns mettraient la manif de ces jeunes dans le compte d’un cocktail sempiternel enregistré depuis des lustres. Une imprudence aux conséquences inédites, quand on sait que les jeunes des mouvements citoyens ont juste la particularité de mettre sur la place publique le sentiment qu’éprouve la majorité de la population. le cocktail est d’autant plus imprévisible qu’il intègre les ingrédients acides faits de la profanation des paroisses catholiques et des subterfuges sur la désignation du président du bureau de la CENI.

Sur ce dernier point, on seulement l’Union sacrée de la nation accuse des lézardes profondes, mais la majorité de la classe politique – et non de moindre – repousse le processus en cours. Autant reconnaitre que la désignation du président de la CENI est en passe de forger une autre majorité politique, bien ficelée, bien soudée, et à même de chambouler la donne socio-politique actuelle.

A prendre au sérieux d’autant que l’histoire récente a démontré la puissance de la conjugaison des efforts entre l’opposition, la puissante église catholique et les mouvements citoyens. Il est donc de l’intérêt du pouvoir de prendre en compte les desiderata du plus grand nombre ou, à tout le moins, d’opérer plus astucieusement pour faire triompher son plan. C’est permis. En silence.