Selon des sources concordantes, la sempiternelle complicité ougando-rwandaise s’active de plus en plus ces derniers jours pour ressusciter de ses cendres la sanglante rébellion congolaise (en réalité composée des seuls citoyens rwandais) dite de M23. Objectif, maintenir la situation trouble dans l’est de la RDC qui conforte la survie des régimes ougandais et rwandais sous la férule de Yoweri Museveni et Paul Kagame. Le stratagème aurait été monté depuis des lustres, aussitôt après la décision de la SADC de mettre sur pied une force régionale destinée à mettre un terme à l’activisme de tous les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC. La cooptation par l’ONU de cette force convertie en Brigade d’intervention de la MONUSCO, avait provoqué la chair de poule dans les capitales ougandaise et rwandaise. D’où l’escarmouche de première heure entre les autorités rwandaises et tanzaniennes, ce dernier pays ayant offert l’axe central de cette brigade.
Fondés à opérer par procuration, Kampala et Kigali entreprennent de réactiver à la fois les rebelles islamistes ougandais des ADF/NALU et ceux rwandais de M23 ; ces derniers formeraient l’axe central sur fond de revendications liées au respect des actes d’engagement signés à Nairobi, au Kenya. Mais les dernières listes d’amnistie liées à cette rébellion ont dissuadé de garder l’appellation M23 ; aussi serait-on entrain d’imaginer une nouvelle dénomination et le contenu devant justifier la naissance d’un nouveau mouvement armé (certaines sources font état de plusieurs). Ce qui serait plus facile, semble-t-il, car certains nationaux sont déjà contactés pour porter les masques de ce mouvement appelé à ouvrir le feu sur un territoire intégrant le Nord Katanga, le Kivu holding et le district de l’Ituri dans la Province Orientale.
Dans la Province Orientale, on cite des proches de l’ancien seigneur de guerre Morgan alias Cobra Matata, décédé dernièrement lors du processus de sa reddition. Instrumentalisés par la coalition ougando-rwandaise, en prenant appui sur des Congolais de M23, ces combattants portent le fardeau de viols et enlèvements de personnes constatés actuellement dans le district de l’Ituri, précisent des sources crédibles. La même quête est entreprise dans le Katanga où les recruteurs tentent de rallier l’anthropophage Gédéon Kyugbu, patron du sanguinaire mouvement » Kata Katanga « .
En attendant de tomber sur l’oiseau rare, le maitre de Kigali verse dans les provocations frisant le terrorisme pour se forger la brèche. Ainsi que le dénote la découverte macabre, fin septembre dernier, de deux corps des officiers congolais portés disparus depuis mi-juin à la frontière de la RDC avec le Rwanda. Deux militaires ayant, selon RFI, disparu avec un militant des droits de l’homme alors qu’ils tentaient de rejoindre une équipe d’enquêteurs régionaux venus comprendre les raisons de la poussée de violences entre les armées des deux pays.
Il faut reconnaitre que la violence a été consécutive à de nouvelles revendications territoriales du Rwanda qui ont succédé aux accusations de menace que représenterait la présence des rebelles FDLR sur le sol congolais. A l’instar d’un caméléon, Paul Kagame a l’art de se greffer sur un nouveau détail chaque fois que sa première revendication est satisfaite. Ainsi, après avoir perdu l’argumentaire avec la prise en charge du dossier FDLR par la communauté internationale, le maitre de Kigali se niche dans un nouveau dossier articulé astucieusement autour du tracé frontalier. Les élucubrations du Rwanda se soldent par l’adhésion de la RDC à la revisitation de la frontière entre les deux pays.
Ainsi que l’on pouvait s’en douter, l’homme se mord les doigts devant la formule pacifique adoptée par la partie congolaise ; d’ou le recours à la violence sournoise pour pousser Kinshasa à l’affrontement. D’autant qu’il est une vérité de Lapalisse que Kigali est hostile au rétablissement de la paix dans la sous région, synonyme de la fin du pillage des ressources minières de la RDC, mais surtout du règne de l’arbitraire sur lequel est assis le pouvoir de Kagame.
Comment alors contourner l’édit de la communauté internationale ayant interdit tout soutien à des rebellions de façade comme celle du M23 ? Kigali se serait résolu ainsi de recourir au terrorisme, à l’instar du rapt des soldats congolais et des acteurs de la société civile. Cette alerte menace aussi, j’en suis sur, des casques bleus, singulièrement ceux de la Brigade d’intervention qui approcheraient la frontière rwando-congolaise.
Très déterminé à maintenir la zone dans la situation de trouble, Paul Kagame pourrait toujours optimiser, cette fois, l’expérience du recours aux terroristes de El Shebbab qu’il avait recrutés il y a peu au profit de sa rébellion M23.