RDC : Lancement de la Campagne « 16 Jours d’activisme contre les violences basées sur le genre » en République Démocratique du Congo

La commémoration, ce samedi 25 novembre, de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Cette journée marque également le commencement de la campagne annuelle « 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre ». La lutte contre ces violences prend une importance cruciale dans un contexte où plus de 38 000 cas ont été enregistrés en 2022 au Nord-Kivu uniquement, selon le rapport 2023 de l’UNICEF. Ce chiffre révèle une augmentation de 37% au cours des trois premiers mois de 2023 par rapport à la même période de l’année précédente.

La problématique des violences basées sur le genre en République Démocratique du Congo (RDC) va au-delà des violences sexuelles, comme l’indique une analyse des données de l’enquête démographique et de santé (2013-2014) sur les violences domestiques. Réalisée par le Centre régional de recherche et de documentation sur les femmes, le genre et la construction de la paix dans les Grands lacs, cette étude met en lumière la prévalence d’autres types de violences, y compris physiques et émotionnelles.

À l’occasion de ces seize jours de campagne, ONU-FEMME souligne qu’aucune excuse ne justifie la violence contre les femmes et les filles. L’organisation appelle à un soutien accru et des investissements en faveur des organisations œuvrant pour les droits des femmes, soulignant leur rôle essentiel dans la prévention et l’élimination des violences.

Le Ministère du genre, famille et enfant a lancé officiellement la campagne « 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre (VBG) » lors d’un événement à l’hôtel Béatrice de Kinshasa. Le thème de cette année, « TOUS UNIS ! Investir pour prévenir la violence à l’égard des femmes et des filles« , met en exergue la nécessité d’une action collective.

Jean d’Art Kialu Bemba, directeur de cabinet du Ministère du genre, famille et enfant, a souligné dans son discours que la violence à l’égard des femmes et des filles reste l’une des violations des droits de l’Homme les plus répandues dans le monde. Il a identifié divers contextes dans lesquels cette violation persiste, tels que le travail, le commerce, les milieux associatifs, et même en ligne.

Cette lutte contre les VBG se heurte à un engagement timide des nations, comme le révèlent les données avancées par le Ministère. Seulement 2% de l’aide gouvernementale dans plusieurs pays est consacré aux VBG, avec moins de 1% dédié à leur prévention et prise en charge.

Face à cette réalité, le Ministère du genre, famille et enfant propose des solutions, notamment des réponses solides avec un investissement dans la prévention et une résilience phénoménale des femmes pour la construction de sociétés justes, égalitaires et démocratiques. Il insiste également sur la nécessité d’une masculinité positive et encourage les hommes à s’engager dans la lutte contre les VBG.

Le Ministère prévoit la mise en place d’une feuille de route participative pour l’exercice 2024 et le lancement des travaux de dépouillement de la cartographie des organisations de la société civile, afin de définir des missions claires pour orienter toute action de développement.

Au cours de cet évènement, le Ministère a invité les institutions bancaires et les organismes de microfinance à soutenir les projets liés à l’entrepreneuriat féminin et des jeunes pour l’autonomisation et l’inclusion financière. Les organisations de la société civile, ainsi que les partenaires techniques et financiers, ont été encouragés à faire preuve d’innovation et à assurer un appui certain.

Cette campagne va se poursuivre jusqu’à la Journée internationale des droits de l’Homme, le 10 décembre, mettant en lumière l’importance cruciale de l’action collective pour éliminer les violences basées sur le genre.

 

La Rédaction / Israël NZILA MFUMU