L’UDPS et l’UNC attisent le feu

Le leader de l'opposition en République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi,

Selon les chiffres affichés par l’Agence France Presse, un peu plus de 20 personnes ont été arrêtées hier lundi à Kinshasa lorsqu’elles tentaient de faire un sit in devant le siège de la Mission onusienne en RDC (MONUSCO). Cette manifestation prévue dans le cadre de la pression pour obtenir l’organisation d’un dialogue national entre acteurs politiques et membres de la soi-disant société civile, n’avait cependant pas obtenu le quitus des pouvoirs publics habilités. Ce qui justifie l’intervention de la police nationale aux fins de faire respecter la législation et de maintenir l’ordre public. Selon la source, toutes les personnes arrêtées – dont 18 femmes – ont été identifiées par l’administration de la police au camp Lufungula.

Véritable exercice de la démocratie, la manifestation tentée hier pèche cependant quand à la forme et au contenu. Ainsi que souligné plus haut, toute manifestation publique requiert l’autorisation de l’autorité compétente aux fins d’assurer la sécurité des manifestants et de prévenir tout éventuel débordement. Alors qu’au niveau du contenu LA REPUBLIQUE a eu à rappeler à plusieurs reprises que le dialogue recommandé dans l’Accord d’Addis-Abeba, signé en février 2013 par la RDC, ainsi que dix autres pays africains, n’est pas de la compétence de la MONUSCO.

Cette prérogative incombe légalement au Chef de l’Etat congolais qui, en respect à cet engagement, avait convoqué et facilité les Concertations nationales tenues fin 2013.

Sur quelle base juridique reposeraient la convocation et la tenue du dialogue réclamé par une frange de l’opposition en mal de leadership sur l’échiquier national ? On ne saurait trop agréer cette revendication sans nier aux autres partis ayant participé aux concertations nationales leur statut d’opposant. Ainsi que des politiciens de cette famille politique posaient la question à un moment donné de savoir à qui revient la prérogative d’attribuer à des partis politiques le statut d’opposant. Sur quelle base devrait-on nier aux participants aux concertations nationales leur qualité ?

L’UNC puise vraisemblablement dans la sempiternelle stratégie chère à l’UDPS à savoir, le nihilisme radical consistant à repousser tout ce qui n’est pas piloté par ses soins. Pire, ils ont la manie de rechercher (le pouvoir) en éludant les canaux réguliers et traditionnels ; chaque rendez-vous d’échanges politiques est capitalisé pour réclamer une remise en cause des institutions en place ou, pour le moins, négocier des places dans l’ensemble de l’appareil de l’Etat. On ne peut s’empêcher de souligner qu’à la base de la contestation des concertations nationales, par l’UDPS et l’UNC, se trouve le rôle prépondérant accordé à Léon Kengo wa Dondo pour le compte de l’Opposition nationale.

A tout prendre, le sit in projeté hier ressemble fort bien à une distraction au moment ou l’attention commune est focalisée sur le regain des tueries gratuites des compatriotes dans la région de Beni-Butembo. Le drame est autrement plus cruel que des consciences internationales ont tressailli au point d’obliger la communauté internationale à pousser à des actions plus musclées pour éloigner le cauchemar. Le contexte ne se prête point à distraire encore la MONUSCO, bras dont doit se servir la communauté des Nations pour restituer aux Congolais la paix tant attendue depuis environ deux décennies.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *