La deuxième édition du rapport de la Banque mondiale sur le suivi de la situation économique et financière de la RDC entre 2013 et le premier semestre 2014 démontre des signes encourageants dans la mise en œuvre du programme économique qu’exécute le gouvernement depuis son investiture en mai 2012. La Banque mondiale reprend, avec toute la rigueur qu’on lui connait, des résultats qui sont tout en faveur de la RDC.
Dans son format classique, le rapport de la Banque mondia1 est une revue de principaux développements économiques en RDC. Pour cette édition, la revue s’étend sur l’année 2013 et la première moitié de 2014. Au-delà de la revue des développements économiques, le rapport présente les principaux résultats des travaux analytiques de la Banque mondiale en RDC et replace dans un contexte d’évolution de l’économie sur le long terme.
Que retenir alors de ce deuxième rapport de la RDC sur la situation économique et financière de la RDC? Le plus important est que la Banque mondiale est convaincue que la RDC est sur la bonne voix. Il lui reste cependant, relativise-t-il, à consolider les acquis de ces quatre dernières années de façon à mettre des passerelles pour une bonne redistribution du fruit de la croissance à l’échelle nationale.
De ce point de vue, la Banque mondiale note que « la RDC continue d’afficher de forts taux de croissance grâce notamment au dynamisme retrouvé des activités minières ». Cependant, la croissance dans le secteur minier et des ressources naturelles, nuance la Banque mondiale, « ne se traduit pas par une forte mobilisation des recettes pour le gouvernement ». Par conséquent, elle constate que l’insuffisance de recettes impose un choix difficile entre réduire les dépenses d’infrastructures et sociales pour maintenir la stabilité macro-économique ou creuser les déficits au prix de la stabilité ».
Prenant en compte toutes ces pesanteurs qui ne dénaturent en rien la détermination du gouvernement à faire plus, la Banque mondiale est d’avis qu’une meilleure mobilisation des recettes, renforcée par les programmes des bailleurs, pourra assurer la sourenaozine macroéconomique sans compromettre les objectifs de développement ».
Sans toutefois interférer dans la mise en œuvre de la politique du gouvernement, la Banque mondiale note par ailleurs qu’une meilleure mobilisation des recettes est nécessaire pour améliorer la capacité de l’Etat à affronter la fragilité sociale et nationale du pays ».
De ce point de vue, la Banque mondiale est d’avis que la RDC a intérêt à diversifier son économie de façon à s’affranchir de la forte emprise du secteur minier: Elle s’explique en relevant que «l’activité minière a un effet ambivalent, car d’une part, elle favorise la dépense et l’offre de services sociaux, et d’autre part, elle génère des externalités négatives importantes pour les populations ». Par ailleurs, la Banque mondiale indique que « l’utilisation des services sociaux dépend de leur disponibilité de leurs coûts, et aussi de la disponibilité d’autres infrastructures, pour autant que les services sociaux coutent chers à la population, alors que les résultats restent au mieux modestes.
Palme d’or à Matata
Le deuxième rapport de la Banque mondiale a l’avantage de poser clairement les problèmes en relevant les grands défis qui s’imposent à la RDC. Toutefois, la Banque mondiale n’y va pas par des critiques aveugles.
L’institution de Washington reconnaît en effet la pertinence et la portée de l’action du Premier ministre Matata, sous le leadership du président Joseph Kabila Kabange.
En effet, la Banque mondiale reconnait aussi, en des termes clairs et ne prêtant à aucune confusion, que la RDC a fait des progrès remarquables dans tous les compartiments économiques et financiers. Méme si elle lui reste encore du chemin à parcourir pour que sa population ressente véritablement les fruits de cette croissance, la Banque mondiale croit en l’efficacité de l’orientation tracée par le Premier ministre Matata;
Ce qu’a d’ailleurs reconnu Vincent Ngonga, directeur de cabinet adjoint du Premier ministre en charge des questions économiques, monétaires et financières, à la présentation hier mercredi de la revue de la Banque mondiale.
En effet, ce rapport de suivi de la situation économique et financière qui dresse, a-t-il dit, l’état de développement de la RDC a « le mérite et l’avantage d’apporter une plus grande lisibilité aux politiques économiques que le gouvernement met en œuvre ».
S’alignant aux conclusions et recommandations formulées par la Banque mondiale, Vincent Ngonga a fait remarquer que les conclusions auxquelles ce rapport aboutit « sont en phase avec les diagnostics formulés et les thérapeutiques proposées par les différentes instances et structures de la politique économique du gouvernement », soulignant que « plus concrètement, l’économie congolaise est entrée depuis 2012 dans une phase d’expansion, laquelle se poursuit à ce jour, dans un contexte d’inflation modérée, entre 2002 et 2011 et faible depuis 2012 ».
« Si l’incidence de la pauvreté et le taux de chômage, note-t-il, demeurent préoccupants, il importe de relever que la stabilisation macroéconomique et la croissance doivent s’inscrire sur la durée pour vaincre notamment la pauvreté ». Il a rappelé, à cet effet, que « les expériences dans tous les pays ont prouvé que ce n’est pas en 3 ou 5 ans que la bataille contre la pauvreté se gagne ». Il n’y a donc, pense-t-il, aucune raison de désespérer.
C’est pourquoi, a-t-il alors précisé. « A ce gouvernement a inscrit son action dans le cadre global de mise en œuvre d’un plan national stratégique toutes les initiatives cohérentes en matière de réduction de la pauvreté et d’atteinte des objectifs du millénaire ».
Selon lui, « ce plan intègre toutes les initiatives cohérentes en matière de réduction de la pauvreté et d’atteinte des objectifs du millénaire » et « attache une importance particulière au développement de l’agriculture, à la mise en place d’une plate-forme structurée des infrastructures, à l’amélioration de la qualité du capital humain, à un ensemble de réformes critiques l’administration publique, entreprises publiques, secteur financier et bancaire, mines, hydrocarbures, énergie électrique, transport, climat des affaires… »
Ainsi, bien avant que la Banque mondiale ne formule ses recommandations, le gouvernement s’est déjà engagée sur la voie de diversifier davantage l’économie tout en cherchant à garantir une meilleure redistribution du revenu national, a tenu à préciser Vincent Ngonga, réitérant la détermination du Premier ministre à contourner ces obstacles. C’est dans ce contexte, a-t-il redit, que rentrent les politiques sectorielles tels que les projets des parcs agro-industriels, le programme de la réunification de la République par la voie routière (RRR), la création et la réhabilitation étant des infrastructures scolaires que sanitaires.
En conclusion à son rapport, la Banque mondiale appelle ardemment le gouvernement de la RDC à « briser le cercle vicieux de la fragilité ». Ce qui exige, note la Banque mondiale, « une présence de l’Etat, sous forme sécuritaire, mais aussi pour créer des opportunités de développement durable pour la population ».
Plus que jamais, La Banque mondiale est convaincue que la RDC dispose de ressources potentielles pour son développement ». De ce point de vue, soutient-elle dans son rapport, « le soutien international ne devrait être qu’un catalyseur permettant d’initier les politiques nécessaires ». C’est à quoi s’attèle Matata Ponyo Mapon depuis son investiture en avril 2012 aux commandes du gouvernement central. Jusque-là, le Premier ministre pose et continue de poser les jalons d’une croissance véritablement inclusive, s’inscrivant dans la direction de la Banque mondiale. Avec sa reconduction, Matata devrait avoir des marges de manœuvres assez larges pour faire consolider, dans la vision du chef de l’Etat, les bases de l’émergence de la RDC.
Le rapport de la Banque mondiale est donc une occasion pour le gouvernement de réfléchir sur de nouvelles politiques à mettre en place pour que la croissance économique profite à toutes les couches de la population.
Le Premier ministre pourrait bien s’appuyer sur cette revue de la Banque mondiale pour recadrer davantage son action vers plus de social.
Via Le Potentiel