La révélation est du quotidien français de grande notoriété. Ce tabloïd rapporte dans sa version électronique du 15 décembre 2014, l’information selon laquelle le président de l’Assemblée nationale de la République démocratique du Congo, Aubin Minaku, tente de faire passer une loi prévoyant l’obligation d’avoir deux parents congolais pour pouvoir se présenter à l’élection présidentielle. Et justifie cette entreprise par la volonté du speaker de la chambre basse d’empêcher la candidature du très populaire gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi. Cette information vient ainsi donner corps à des rumeurs qui circulaient jusque-là sur la probable candidature du président de TP Mazembe à la présidentielle de 2016. Indiscutablement au faite de l’actualité, on peut s’accorder que Aubin Minaku ne saurait agir par enchantement, juste pour ajouter une disposition non désirée par un contexte.
Reste que si l’information du journal français se confirmait, les députés se retrouveront devant un casus belli au moment où la raison nationale impose depuis un certain temps la fin de la praxis de l’élaboration de lois taillées sur la tête des individus. Une affreuse pratique à la base des déboires que le pays a connus pendant la longue transition mobutienne. N’est-ce-pas sur fond de rejet de cette astuce éhontée que maints élus nationaux à double nationalité prennent place à l’hémicycle du Palais du peuple ? Serait-il de bon aloi que la RDC amorce brutalement un recul sur le sentier de la démocratisation dans lequel elle s’est engagée avec des progrès depuis les élections de 2006 ?