Si les choses se déroulent comme prévu, le chairman du Mouvement de libération du Congo (MLC) quitte les geôles de la Cour pénale internationale (CPI) ce jeudi 16 avril 2015. Jean Pierre Bemba Gombo détient en réalité son bulletin d’élargissement depuis plus d’un mois, mais la cour internationale rechignerait pour des réglages tactiques. Après avoir privé de liberté une personnalité politique, aux ambitions affichées, pendant un septennat, la CPI redouterait des réparations à exiger par le pensionnaire. Selon des sources, cette prudence, mieux cette astuce constituerait le dernier verrou vers la libération du président du MLC qui serait consulté, sous fortes pressions, afin de renoncer à la réclamation éventuelle de dommages et intérêts dont la hauteur crèverait le plafond.
Aux termes d’un mois de tractations souterraines, l’espoir serait élevé de voir les juges prononcer, ce 16 avril, l’acquittement pur et simple du patron du MLC. Auquel cas on pourrait s’interroger sur les concessions faites réciproquement par les deux parties. Mais l’on s’imagine mal JP Bemba passer l’éponge sur le lourd fardeau porté, 7 ans durant, dans un espace bien étroit avec, en sus, la perte de son papa. La manœuvre de la Cour serait un subterfuge de mauvais alois, en ce qu’elle donne l’impression de vouloir capitaliser la déchéance psychologique d’une personne pour se foutre malicieusement de ses droits.
Obliger Jean-Pierre Bemba à renoncer à ses droits exposerait la justice internationale à de soupçons – déjà déclarés par maintes personnalités – de réaliser un travail partisan au profit des maitres du monde. Autant on a engagé de colossales sommes pour rendre justice aux victimes de Centrafrique, autant on doit concéder de faire justice à un innocent isolé de sa famille et de ses ambitions pendant 7 ans.