L’actuelle vague des expulsions de Congolais de Pointe-Noire fait tirer la sonnette d’alarme de Kinshasa

Les expulsions des RD-Congolais du Congo-Brazzaville vient d’atteindre sa capitale économique Pointe-Noire d’où vient d’être décidé l’expulsion de 642 ressortissants de la RDC parmi les 1.150 personnes de toutes les nationalités recensés. Kinshasa qui dénonce les violations des droits de l’homme qui ponctuent cette vague d’expulsions prévient les autorités du Congo-Brazzaville du revers de la médaille qu’elle encourt.

L’opération « Mbata ya bakolo » initiée à Brazzaville, a atteint le 14 mai dernier Pointe-Noire, la capitale économique du Congo. Déjà 1150 personnes de toute nationalité recensées dont 642 ressortissants de la République Démocratique du Congo; 129 Sénégalais; 89 Maliens, 83 Congolais (du Congo Brazzaville dans le cadre de la lutte contre la criminalité) 50 Béninois ; 24 Guinéens 17 Camerounais ; 16 Centrafricains ; 16 Mauritaniens; 13 Ivoiriens 7 Nigérians; 5 indiens ; 4 Gambiens ; 2 Italiens ; 2 Chinois ; 1 Français, 1 Togolais…

Le gouvernement de Kinshasa qui a souffert des affres en rapports avec de nombreuses violations des droits de l’homme des expulsions de Brazzaville, veille au grain sur ce qui se passe à Pointe-Noire. Raison pour laquelle le vice-ministre des Congolais de l’étranger, Antoine Boyamba a transmis à l’ambassadeur de la République du Congo en poste à Kinshasa, le message ferme du Gouvernement congolais.

Kinshasa a exigé de Brazzaville le respect des droits de l’homme dans l’opération « Mbata ya bakolo » qui se déroule à Pointe Noire. Depuis quelques jours, les expulsions contre les étrangers en séjour irrégulier ont commencé dans la ville portuaire et déjà, on parle de cinq cents Rd-congolais chassés dans des conditions inhumaines. Kinshasa refuse que ses ressortissants vivant à Pointe-Noire subissent le même sort que ceux qui étaient à Brazzaville.

Le vice-ministre des Congolais s’est exprimé en ces termes: « Nous voulons que les expulsions se fassent dans les normes et que les autorités préviennent les dérapages ». Et d’ajouter: « Cette fois-ci, on ne va pas tolérer ce qui s’était passé à Brazzaville ». Il nous revient d’apprendre, à ce propos, qu’après vérification des documents, Brazzaville a procédé à la relaxe de 485 personnes. Actuellement, 386 personnes sans documents sont retenues (dans un site aménagé pour la circonstance). 286 personnes auraient souscrit à un rapatriement volontaire parmi lesquels des Congolais de Kinshasa, des Maliens, Centrafricains et Camerounais.

Brazza répond

Le diplomate brazzavillois a rassuré la partie congolaise que l’opération de Pointe-Noire ne sera pas comme celle de Brazzaville. Il a indiqué que toutes les dispositions ont été prises pour que les citoyens rd. congolais soient bien traités. D’ailleurs, a-t-il fait savoir, que l’opération Mbata ya bakolo ne concerne pas que les Rd-congolais en séjour irrégulier à Pointe-Noire mais, elle vise tous les étrangers sans papiers.

Le porte-parole de la police congolaise, le colonel Jules Mon kala Tchoumou, a, quant à lui, apporté de nouvelles précisions sur risques de dérapages. Il a précisé, à cet effet: « A peine l’opération lancée, il y a eu beaucoup de rumeurs et d’informations fantaisistes. Nous voulons apporter un démenti formel. L’opération Mbata ya bakolo est destinée à lutter contre la criminalité et l’immigration clandestine. En ce qui concerne la lutte contre l’immigration clandestine, elle n’est orientée vers aucune nationalité. Nous n’avons ciblé aucune nationalité. Nous nous appuyons sur les textes et les lois qui réglementent l’immigration chez nous. Tout étranger qui a vu que son visa a expiré devient clandestin.

Le Congo est une terre d’accueil dont l’hospitalité se passe de tout commentaire. Nous voulons que ceux qui viennent au Congo le fassent en toute légalité. A travers cette opération, nous voulons assainir notre pays de la délinquance sous toutes ses formes et de la criminalité d’où qu’elle vienne. Toutes les précautions ont été prises pour que le travail se fasse selon les règles de l’art (…) ; afin de traquer tous les agents de police véreux qui ternissent l’image de la police et détournent l’opération de la mission qu’elle s’est assignée. Tolérance zéro pour tous les agents qui se mettent au travers. Une sensibilisation a été menée à l’endroit des chefs de quartier, des blocs, d’arrondissements, du maire central et du préfet pour que tout le monde soit informé des tenants et des aboutissants de l’opération.

Nous sommes en train de reconduire tous ceux qui n’ont pas des papiers à leurs frontières. Les consuls sont associés à ce travail, y compris les ONG. Les problèmes de sécurité et d’ordre public concernent tout le monde. Le Congo n’est plus un pays fermé. Nous demandons simplement que ceux qui arrivent soient en règle ». « Nul n’est besoin de rappeler que l’opération lancée dans sa  « première phase » Brazzaville, le 4 avril 2013, a été à la base de la brouille diplomatique entre Brazza et Kinshasa.

Via Le Palmarès

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