Des centaines de ménages ont abandonné leurs milieux d’origine pour fuir les exactions des groupes armés qui créent la psychose dans le groupement Ihana, en territoire de Walikale (Nord-Kivu). Selon des sources concordantes, ces déplacés trouvent refuge notamment à Walikale-centre, Kibua, Mpofi, Pinga et même à la limite avec le territoire de Lubero (Nord-Kivu).
Les mêmes sources indiquent que ces déplacés vivent difficilement dans les familles d’accueil. Ils n’ont pas de nourritures, ni vêtements et ne bénéficient pas de soins médicaux.
Les différents groupes armés se disputent, depuis janvier dernier, le contrôle de la contrée. Dans le groupement Ihana, par exemple, ce sont deux factions dissidentes du groupe Nduma défense of Congo (NDC) de Cheka qui s’affrontent tandis qu’à Hombo-Nord, ce sont les Raïa Mutomboki qui terrorisent la population.
Le chef milicien Ntabo Taberi alias Cheka et ses hommes qui avaient pris le contrôle de ces agglomérations après le départ des FARDC y ont été délogés par le groupe dirigé par Guidon, affirme un notable de la région.
De son côté, l’administrateur du territoire de Walikale, Marie-Claire Bangwene, confirme que les affrontements sont récurrents dans les zones revendiqués par ces différents groupes armés.
Elle explique qu’il est difficile de dire avec précision quel groupe occupe quelle zone:
«Jusqu’à présent, ils sont là. Parfois ils se reposent et reprennent encore. La situation n’est pas encore calme. Ce sont des groupes qui créent la confusion. Ils se déplacent et les uns cèdent parfois leurs places aux autres».
Pour Marie-Claire Bangwene affirme également que l’activisme de ces groupes armés a obligé plusieurs ménages à quitter leurs villages d’origine.
«Ils se dirigent dans des familles d’accueil car il n’y a pas de camps de déplacés. La misère est devenue totale ou généralisée du fait que ces familles reçoivent d’autres qui viennent ajouter du poids dans la famille. Ca devient difficile», s’est plaint l’administrateur du territoire de Walikale.
Marie-Claire Bangwene a par ailleurs plaidé pour l’assistance rapide à ces familles. Elle a indiqué que dans les villages d’origine de ces déplacés, des écoles ainsi que des centres de santé ont été incendiés par les combattants Maï-Maï qui pillent systématiquement les biens des populations.
En avril dernier, le Conseil territorial de la jeunesse de Walikale avait sollicité une intervention du gouvernement congolais pour mettre fin aux combats récurrents entre miliciens.
Via R.O.