Affaire des doublons constatés dans les listes des candidats aux élections, la CENI donne 10 jours aux partis pour s’amender de la fraude

Elle a indiqué que ce processus est suspendu dans la province du Kasaï Central faute de candidatures

Les populations congolaises ont été sidérées et scandalisées par la fourberie de leur classe politique de la majorité comme de l’opposition qui ont osé introduire des doublures sur les listes des leurs candidats au élections. En lieu et place de punir sévèrement la pratique qui frise la fraude démocratique, ils sont contraints d’accepter la demi-mesure préconisée par la CENI qui exige seulement une rectification endéans 10 jours.

Les membres de l’Opposition et de la Majorité ont été informés de l’existence des doublons sur les listes des candidats à la députation provinciale. C’était hier lundi 22 juin lors de la deuxième réunion de haut niveau instituée par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) dans son format depuis le 25 mai 2015.

Cette séance de travail autour de « la situation des doublons repris sur plus d’une liste électorale lors de l’opération des réceptions et de traitement des candidatures à l’élection des députés provinciaux fait suite à celle tenue au Palais du peuple en date du 27 mars et où il a été question de l’ouverture des bureaux de Réception et traitement des candidatures (BRTC) pour ces élections à venir.

Prenant la parole à cet effet, Me Flavien Misoni, secrétaire exécutif national de la CENI, a brossé de manière précise la situation de doublons dans les BRTC. Selon lui, deux bases de données simultanées ont été mises à profit dans cette opération qui n’est que la continuité de l’opération de fiabilisation du fichier électoral. Ainsi, la base de données du fichier électoral et celle de candidatures consolidés ont déniché 156 partis et regroupements avec des candidats doublons dans 125 circonscriptions électorales, soit 136 listes contiennent 1à 6 doublons, 15 listes de 7 à12 doublons et 6 listes de 13 à 18 doublons.

Avec illustration de différents cas, le secrétaire exécutif national a même démontré que 61 listes électorales dont 37 pour les partis et regroupements politiques ont désigné un même candidat dans plusieurs circonscriptions électorales. «  Le résultat de cette opération était de crédibiliser le processus électoral en protégeant l’unicité de candidature », a-t-il expliqué avant de placer tous les participants devant les exigences légales en cette matière.

Soucieuse de l’organisation des consultations électorales inclusives et apaisées, la CENI a pris l’initiative de convier les deux familles politiques à un échange d’informations sur les doublons détectés sur les listes des candidats traitées à l’issue de la période d’ajout, de retrait et de substitution.

En effet, précise la CENI, des irrégularités ont malheureusement émaillées certaines listes déposées dans les différents bureaux de réception et traitement des candidatures. Les anomalies constatées appellent, en principe, à des sanctions allant jusqu’au retrait pure et simple des listes concernées. Cependant, il a été jugé nécessaire de réserver la primeur de l’information à toutes fins utiles.

A l’Opposition tous étaient presque unanimes, « la question de doublons n’appelle pas de débat, car déjà réglée par le législateur au dernier alinéa de l’art 21 de la loi électorale », a lâché Fidèle Babala, qui s’est vu compléter par José Makila, Steve Mbikayi et Lisanga Bonganga. Pour Delly Sesanga, l’heure est plutôt à la gouvernance globale de l’administration électorale avant de voir M. Lenga certifier que la question de doublon de ce jour est la conséquence de l’incertitude dans laquelle les candidats étaient plongés au moment de cette opération.

Pour la Majorité, M. Emmanuel Ramazani Shadari a soutenu qu’il ne reste plus qu’à la CENI d’appliquer la loi, en donnant un délai de 10 jours conformément au dernier alinéa de l’article 21 de la loi électorale.

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