C’est depuis la ville de Matadi, au Bas-Congo, que le Président de la République va prononcer son discours, très attendu, en marge du défilé marquant le 55ème anniversaire de l’indépendance du pays. Joseph Kabila devrait, au regard de gros enjeux de l’heure, donner une nouvelle orientation au pays. Après les Consultations, l’opinion attend qu’il définisse les modalités pratiques du dialogue national. De l’allocution du Chef de l’Etat dépendra la suite des événements.
La date du 30 juin, dans l’histoire politique de la RDC, s’est toujours imposée comme un repère. En 2005, le 30 juin était considéré comme une date butoir à laquelle tout devait s’arrêter, selon un mot d’ordre donné par Etienne Tshisekedi, leader de l’UDPS. Cette fois-ci, le pays observe un calme précaire, dit-on, avant la tempête annoncée. Pendant plus de trois semaines, le Président Joseph Kabila a consacré l’essentiel de son temps à consulter des acteurs sociopolitiques dans le but de désamorcer la crise politique née des élections chaotiques de 2011. Une situation qu’il n’a nullement l’intention de revivre.
Le 12 février 2015, avec la publication du calendrier électoral qualifié de global, un nouveau cycle électoral a commencé au pays. Lequel prévoit 11 scrutins directs et indirects en moins de 16 mois, si les comptes sont bons. Alors que la Majorité a manifesté un soutien inconditionnel, l’Opposition n’a pas accueilli favorablement ce calendrier, le jugeant irréaliste. Aux personnes qui ont franchi le portail du Palais de la Nation, Joseph Kabila a administré une leçon de patriotisme, les invitant au dialogue pour préserver la paix. En attendant les détails, le dialogue que propose le Président Joseph Kabila aura pour thématiques : le calendrier électoral, la sécurisation du processus électoral, le financement des élections, l’enrôlement de nouveaux majeurs et l’accompagnement de la Communauté internationale.
Droit au but
Autant dire que la semaine du 30 juin 2015 est plus que déterminante. Ils sont nombreux ceux qui attribuent encore au Président les intentions de vouloir se maintenir au pouvoir au-delà de son second mandat constitutionnel. Les opposants utilisent le substantif glissement. Peut-être que dans son discours, mardi prochain, Joseph Kabila étanchera la soif de ses détracteurs. Certains observateurs sont d’avis que si le Président se prononçait sur la fin de son mandat, une nouvelle page s’ouvrirait pour le pays. Il est aussi possible qu’il veuille attendre les conclusions du dialogue. Juste après la fête de l’indépendance, les parlementaires vont écourter leurs vacances pour une session extraordinaire convoquée pour discuter du projet de loi sur la répartition des sièges aux locales, le Statut des chefs coutumiers, ainsi que la délimitation des pouvoirs entre le pouvoir central et les Entités territoriales décentralisées. Il reste que cette session, censée débloquer la question des élections locales prévues le 25 octobre 2015, n’est pas du goût des opposants qui optent pour le boycott.
Le dossier de nouvelles provinces
C’est encore la semaine prochaine qu’expire le délai de 10 jours accordé par la CENI aux partis et regroupements politiques pour régler le problème des doublons démasqués dans les listes des candidats aux provinciales.
En principe, c’est le 28 juin que le mandat des Gouverneurs de province doit prendre fin, si l’on s’en tient à une circulaire du ministère de l’Intérieur. D’après le Vice-Premier Ministre en charge de l’Intérieur, Evariste Boshab, les nouvelles provinces devraient être installées au plus tard, le 30 juin 2015. Le processus a pris du retard et les Gouverneurs ont reçu mission de consulter leurs administrés. Qu’en sera-t-il ? L’on attend que le Président fixe le peuple quant à ce. C’est dans cette ambiance qu’on annonce une réunion d’évaluation de la situation globale du processus électoral congolais au Conseil de Sécurité de l’ONU.
Via R.O.