Selon un rapport des Nations unies(ONU) rendu public le 14 juillet en marge de la conférence internationale sur le fiancement du développement à Addis-Abeba, les infections par le VIH ont baissé de 35% entre 2000 et 2014, ainsi que les décès au sida (41%).
« Le monde a atteint l’objectif 6 du Millénaire pour le développement. L’épidémie a été enrayée et inversée », a affirmé Ban Ki-moon. En effet, en l’an 2000, les Etats membres de l’ONU avaient fixé huit grands objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), dont le sixième visait à combattre le VIH/sida. Depuis cette année jusqu’aujourd’hui, l’ensemble de la communauté internationale notamment l’Afrique subsahélienne mène une lutte acharnée contre le sida. Des milliards de dollars sont déboursés en faveur des actions des donateurs comme les Etats-Unis, l’Union européenne et le Japon.
Au Congo le taux de séroprévalence de VIH qui était à 4,2% en 2005, a sensiblement baissé en 2009 (à 3,2), selon le rapport de l’étude menée par le Centre national de la statistique et des études économiques (CNSEE). A en croire, la même structure et le Conseil national de lutte contre le sida, le chiffre en baisse en 2014, pourrait de nouveau chuter d’ici les prochaines années à cause de l’amélioration de comportement sexuel surtout en milieu jeune.
Dans le rapport de l’Onusida qui a été présenté mardi par le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon à la conférence internationale sur le financement du développement qui se tient à Addis-Abeba en Ethiopie, l’institution onusienne indique qu’ « entre 2000 et 2014, les nouvelles infections se sont effondrées de 35,5%, à 2 millions. Encore mieux, les nouvelles infections parmi les enfants ont elles diminué de 58% sur la même période. Autre bonne nouvelle: les décès liés au sida ont chuté de 41% (soit 1,2 million) depuis le pic de 2004. »
Le même document a, par ailleurs, fait état de ce que les efforts déployés ont permis d’atteindre la cible fixée en 2011 consistant à mettre 15 millions de personnes sous traitements antirétroviraux (TARV) en 2015, contre seulement 1 million en 2001.
Seulement 15 ans pour éradiquer le sida
Le secrétaire général de l’ONU en présentant le rapport, a expliqué que si le nombre de personnes vivant avec le VIH/sida continue d’augmenter environ 36,9 millions en 2014, soit 700.000 de plus que l’année précédente, « c’est dû au fait qu’il est désormais possible de veiller avec le sida grâce au succès des thérapies antirétrovirales, toujours plus efficaces et plus faciles d’accès », martèle Ban Ki-moon.
Malgré ce progrès, insiste le chef de l’ONU, la communauté internationale doit pouvoir encore débourser 32 milliards de dollars, c’est-à-dire, 16.000 milliards de francs par an d’ici à 2020 pour espérer en finir avec le sida d’ici à 2030. « Mettre fin à l’épidémie de sida (…) d’ici à 2030 est ambitieux, mais réaliste », lance Ban Ki-moon qui depuis le haut de la tribune, a appelé les donateurs à débourser 21,7 milliards de dollars au titre du budget de l’année en cours. Puisque, a-t-il défendu, « nous devons d’urgence mener des efforts à plus grande échelle ces cinq prochaines années ».
Nonobstant l’objectif zéro nouvelles infections d’ici 2030, l’ONU s’est fixé des objectifs intermédiaires pour 2020 en utilisant une formule « 90-90-90 », à savoir 90% des personnes infectées avec le VIH doivent le savoir ; 90% des personnes connaissant leur statut doivent suivre un traitement; 90% de ceux qui sont traités doivent voir leur charge virale supprimée.
La conférence internationale d’Addis-Abeba permettra à l’ONU de dresser une feuille de route claire dans ce domaine en attendant le sommet de New York en septembre, où les nouveaux objectifs de développement durable vont être adoptés, à savoir les Objectifs du développement durable. Notons que l’Afrique subsaharienne reste la région la plus touchée, représentant 70% des cas. Trois pays ont représenté plus de la moitié des nouvelles infections dans la région en 2014 : le Nigeria, l’Afrique du Sud et l’Ouganda.