Gèle de l’adoption internationale des enfants congolais – Les couples demandeurs au bord du désarroi

Quelque 300 enfants congolais adoptés légalement par des couples français sont encore bloqués en RDC suite à un gel des autorisations de sortie décidé en 2013.

De nombreux enfants congolais adoptés légalement par des couples étrangers restent encore bloqués en République démocratique du Congo. Leurs parents adoptifs ayant pourtant rempli toutes les formalités d’usage après s’être conformés à la procédure sont, au fil de temps, gagnés par le désespoir de ne pas récupérer leurs fils ou filles. Et pour cause : une décision de la Direction générale des migrations (DGM) prise en 2013 suspendant les autorisations de sortie pour les enfants adoptés par des étrangers a complètement hypothéqué la suite du processus pour de nombreux requérants réduits dans l’expectative. Le gel des sorties a, pour l’histoire, été renouvelé en septembre 2014.

La suspension de l’adoption internationale sous prétexte de « vérifier la situation post-adoption des enfants congolais adoptés à l’étranger » a été vécue comme un drame par de nombreux couples étrangers dont les dossiers avaient été validés. Ils attendent, depuis lors, ramener leurs enfants adoptifs à la maison, sans succès. A ce jour, apprend-on, environ 1.300 dossiers d’enfants congolais légalement adoptés par des familles françaises, américaines, italiennes, néerlandaises et belges restent bloqués depuis deux ans en RDC.

Un collectif français donne le ton

En France, des parents membres d’un collectif regroupant une trentaine de familles adoptantes en RDC réclament le soutien du gouvernement français pour débloquer la situation de quelques 300 enfants adoptés légalement et bloqués en RDC. « C’est un drame pour les enfants et pour les parents adoptants. Ce qu’on veut, c’est obtenir le soutien des autorités, organiser un pont humanitaire pour protéger les enfants le temps que cette crise soit réglée. Nous espérons une mobilisation de la classe politique », a déclaré à l’Afp un membre du collectif sous le sceau de l’anonymat. Les membres du collectif piaffent d’impatience. Ils s’insurgent contre l’attitude du Quai d’Orsay qui refuse de les recevoir, les dirigeant plutôt vers leurs agences respectives.

En fait, la majorité de ces parents français ont épuisé la procédure en la matière via les organismes autorisés pour l’adoption qui les managent. Tout ce qui leur reste, c’est de ramener leurs fils ou filles adoptifs en France. « Les tribunaux congolais ont validé en septembre 2012 notre adoption d’une fratrie de deux enfants âgés aujourd’hui de 5 et 6 ans. On nous empêche même de leur parler », témoigne un père au bord du désarroi alors qu’il est fait état d’un imminent Conseil des ministres qui se chargera « de traiter rapidement les dossiers classés propres ». Le gouvernement congolais, entend-on dire, voudrait se donner du temps pour examiner minutieusement les différends dossiers dont certains se butent aux problèmes techniques pendant que d’autres sont simplement considérés comme « frauduleux ».

Notons que depuis l’affaire de l’Arche de Zoé avec la tentative d’exfiltrer illégalement du Tchad vers l’Europe 103 enfants orphelins en 2007, la crainte du trafic d’enfants est omniprésente en RDC.