Les personnalités issues des partis politiques frondeurs membres du G7 au sein des institutions devraient désormais choisir leur camp et en tirer toutes les conséquences.
Après la révocation d’Olivier Kamitatu Etsou et Pierre Lumbi Okongo, autrefois membres du Bureau politique de la Majorité présidentielle (MP), qui viennent de perdre respectivement leurs fonctions de ministre du Plan et Suivi de la Révolution de la modernité et, Conseiller spécial du Chef de l’Etat en charge de la sécurité, le coup de balai n’a fait que commencer, renseigne-t-on au sein de la famille politique de Joseph Kabila, où l’heure est à la discipline et à la cohésion.
Désormais, les ministres issus des partis membres du G7, et jusqu’ici jouissant d’un mandat MP au sein des institutions de la République, plus particulièrement au sein du Gouvernement, au Bureau du Parlement, les mandataires, etc. sont bousculés. C’est le cas de l’honorable Mwando Nsimba, désormais ex 1er Vice-président de l’Assemblée nationale qui, après avoir prévariqué à ses engagements, en apposant sa signature en bas de page de la lettre ouverte adressée, le 14 septembre dernier, à Joseph Kabila, vient de rendre le tablier
Il est facile d’allumer un feu que de l’éteindre. En prenant la décision de trahir la Majorité présidentielle, les partis membres du G7 n’avaient probablement pas imaginé les conséquences aux allures d’un tsunami qui en découleraient. A moins qu’il s’agisse d’un calcul précis et sans équivoque.
Parler du Groupe de 7, « le G7 », c’est citer nommément le Mouvement social pour le Renouveau, MSR de Yves Mobando Yogo ; l’Alliance pour le Renouveau du Congo, ARC d’Olivier Kamitatu ; le Parti démocrate-chrétien, PDC de José Endundo ; l’Avenir du Congo, ACO de Dany Banza ; l’Union des fédéralistes du Congo, UNAFEC d’Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza ; l’Union des démocrates fédéralistes, UNADEF de Charles Mwando Nsimba et l’Alliance des démocrates pour le progrès, MSDD, ADP/MSDD de Christophe Lutundula, tous réconfortés de 125 députés sur les 500 que compte l’Assemblée nationale.
Une déclaration courageuse
Dans la déclaration du Bureau politique de la Majorité Présidentielle rendue à Kinshasa, le 16 septembre 2015, avec son Allié le PALU, sous la présidence de l’Honorable Aubin Minaku, Secrétaire Général de la MP, il est fait allusion à l’examen du contenu du Mémorandum du 14 septembre 2015 adressé par 7 partis membres de la coalition au Président de la République et Autorité Morale de la MP.
Résumé en six points, cette déclaration rendue publique par Lambert Mende, membre dudit Bureau politique, la MP et le PALU ont noté l’attitude inélégante des auteurs du mémorandum, sociétaires de la Majorité Présidentielle, qui les a conduits à donner une publicité tapageuse, à des analyses qui devaient être discutées en interne.
Prenant fait et cause de l’opposition en assimilant les signataires au compte des procès d’intention faits par l’opposition à l’Autorité Morale de la MP, accusé de vouloir réviser ou changer la Constitution tout en décriant le passage de 11 à 26 provinces prévu par ladite constitution, les auteurs du mémorandum sont accusés d’affaiblir les institutions de la République. Ce qui est un fait grave. D’où le Bureau politique a constaté leur auto-exclusion de la MP. En effet, ils l’ont manifesté en quittant eux-mêmes la séance du Bureau Politique avant la fin de celle-ci.
Quand des sanctions ne se font pas attendre
C’est donc au regard de ce qui précède que M. Mende conclura : « il ne reste aux signataires qu’à tirer les conséquences du choix stratégique qu’ils ont ainsi opéré en faisant simplement le constat qu’ils ont choisi de quitter la Majorité Présidentielle pour rejoindre les rangs de l’opposition ».
Peu après la réunion du Bureau politique de la MP, Joseph Kabila, prendra une série d’ordonnances, dont deux révoquant l’ARC Olivier Kamitatu de son fauteuil de ministre et le MSR Pierre Lumbi de celui du Conseiller spécial de Président de la République.
Dans la soirée, des déclarations ont plu. C’est le cas de celle des députés et membres du Gouvernement de l’UNAFEC de Kyungu wa Kumwanza qui se sont désolidarisés de ce dernier ; ayant clairement choisi de poursuivre leurs actions au sein de la MP. Sans celle-ci, l’UNAFEC Bijou Kat, ministre du Genre, aurait appartenu à l’histoire du Gouvernement Matata II.
Pour le moment, le PDC Bienvenu Liyota ministre de l’Environnement et Développement durable d’Endundo ; Kabwe de l’UNAFEC de Mwando ; le MSR Bolengetenge ministre des Affaires foncières ;
A la chambre basse du Parlement, l’ARC Elysée Munembwe, Questeur ; le MSR Norbert Ezadri, Rapporteur ; et à la Chambre haute, le 2ème vice-président, Losembe Cardoso ; et le MSR Mutinga, Rapporteur,…à moins que les uns et les autres ministres et députés, avec bien d’autres de leurs, mandataires en fonction sur base de ce quotas, ne se désolidarisent vite de leurs patrons. Peu avant de boucler cette édition, on apprend que l’honorable Christophe Lutundula aurait démissionné de la présidence du Groupe parlementaire, et qu’il serait remplacé à ce poste par l’honorable Jean-Marie Bulambo Kilosho. En tout cas, des têtes vont encore tomber. Dehors, les brebis galeuses. Les écuries seront plus que jamais balayées !
Via L’Avenir