Habituée à la trahison : L’UDPS pour un glissement de 2 à 4 ans!

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On en sait un peu plus désormais sur les négociations de coulisse que l’UDPS a engagées avec la Majorité présidentielle depuis un trimestre déjà. Le pan de voile a été levé le mercredi dernier par Alain André Atundu Liongo Akafomo, nouveau porte-parole du PPRD. Ce cadre du parti présidentiel est digne de considération tant il sort de l’école de Mobutu axée sur le culte de l’excellence. C’est lui qui, en guise de défi, exhorte les partenaires au pré-dialogue à prendre le courage de dire la vérité au peuple sur les grandes articulations des échanges à s’ouvrir début décembre prochain, selon des sources crédibles.

Deux piliers soutiennent le consensus ayant abouti à la tenue de ces assises ; il s’agit de la nécessité de reprendre sur les listes électorales les nouveaux majeurs et d’effectuer un check-up de la CENI. Rien que pour cette exigence, la conséquence logique est le décalage des échéances électorales consécutivement à l’opération d’enrôlement des nouveaux majeurs. Atundu Liongo anticipe et lâche le pan de vérité sur l’accord convenu de retarder les élections de 2, voire de 4 ans !

Il relèverait de la cécité politique que de faire porter la croix de la prolongation au président de la République ou à ses partisans. De tradition, depuis Mobutu, l’UDPS est le parti réfractaire aux élections dans ce pays ; il est le chantre du partage équitable et équilibré du pouvoir. Au début de la décennie ’90, feu le Maréchal du Zaïre avait crié fort pour contraindre à la tenue des élections, mais son étoffe de dictateur et d’artificier d’alors avait jeté un voile de méfiance sur sa proposition. Autant elle se réclame populaire sur l’ensemble du territoire nationale, autant l’UDPS esquive les seules voies qui peuvent conforter ses prétentions. Le parti a bâti une popularité artificielle dont il sert pour des négociations de bureau où il recherche le pouvoir avec un fort appétit.

Les urnes lui procurent des frissons, craignant de voir le mythe s’effondrer. Le souvenir est bien frais des élections générales de 2006 bannies par le parti sur fond d’alibi invraisemblables. Alors que l’aventure risquée de 2011 a, en réalité, mis à nu le grossier mensonge sur la pénétration réelle de l’UDPS d’aujourd’hui dans la conscience collective. Un véritable fiasco que l’on a astucieusement tourné contre l’adversaire accusé d’avoir triché. La chance aura été les démêlées du pouvoir avec ses partenaires occidentaux tout aussi « ridiculisés » par l’organisation de ces scrutins sur fonds propres. Il s’en est sorti une association de sorciers, intégrant tous les aigris.

La dernière partition que vient de jouer l’UDPS devrait emporter le doute dans le chef des sceptiques sur les envolées dictatoriales de ce parti qui prétend œuvrer pour l’instauration de la démocratie en RDC. On ne saurait comprendre, en effet, qu’au moment où l’on réalise des enjambées vers les élections, l’UDPS négocie un glissement des délais des scrutins, les retardant pour au moins deux ans. Pareille conduite est pour le moins « démocraticide » et viole les préceptes de la Loi fondamentale. Heureusement que depuis des lustres, des Congolais et les Occidentaux ont arrêté d’investir leur confiance dans le semblant de combat politique menée par l’UDPS.

Dans toutes les sphères, l’opposition semble tourner vers le G7 dont les animateurs accusent encore une conduite empreinte de responsabilité et de clarté.