Dans une déclaration publiée le 24 novembre, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) indique que « la démocratie ne doit pas être un simple slogan, mais plutôt une culture dont l’alternance est une expression ».
Encore et toujours l’Église catholique. Après la brouille qu’elle a créée autour de la désignation de l’actuel président de la Céni avec les autres confessions religieuses qui l’ont mise en minorité, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco) vient de monter au créneau en prenant pour cible, cette fois-ci, le processus électoral. « Faudrait-il que le sang coule encore en RDC ? », telle est l’intitulé de la déclaration publiée le 24 novembre et signée par le Comité permanent extraordinaire de la Cénco. Plus qu’une simple déclaration, il s’agit ici d’une sévère mise en garde qu’adresse le clergé catholique aux autorités du pays face notamment aux restrictions des libertés individuelles, à la croissance de répressions et d’intimidations en cours, juste à l’approche des échéances électorales de 2016.
Une situation que les évêques catholiques jugent particulièrement préoccupante avec, en toile de fond, l’incertitude autour de la tenue de la présidentielle dans les temps prévus par la Constitution. Tout en reconnaissant les efforts consentis par le gouvernement pour la démocratisation du pays, l’Église catholique plaide en faveur d’une réelle prise en charge de la population tout en soutenant que « la démocratie ne doit pas être un simple slogan, mais plutôt une culture dont l’alternance en est l’expression ». Cette prise en charge, ou mieux la vigilance qu’est censée observer la population devrait se faire selon l’esprit de l’article 64 de la Constitution qui dispose que « tout Congolais à le devoir de faire échec à tout individu ou tout groupe d’individus qui prend le pouvoir par la force ou qui l’exerce en violation des dispositions de la Constitution ».
Pour l’Église catholique qui n’a pas changé d’un iota sa position cristallisée autour de son attachement au respect absolu de la Constitution, la campagne d’éducation civique et électorale de la population devrait se poursuivre pour qu’elle s’en approprie. Réitérant sa position fondée sur le respect de la Constitution, la tenue des élections dans les délais constitutionnels et la négation de toute idée de transition, la Cénco a égrené son agenda. En effet, au nombre d’actions qu’elle compte initier afin d’obtenir gain de cause à ses desiderata, elle compte organiser des prières dans toutes les paroisses et les CEV pour la réussite du processus électoral et prévoit une grande marche le 16 février 2016.