Bisesero, dans l’ouest du Rwanda, le 2 décembre 2015. Plus de vingt ans après le génocide, des rescapés tutsis gardent en mémoire les trois jours de massacres qui ont vu mourir près d’un millier des leurs.
Plus de vingt ans après le génocide qui a fait plus de 800 000 morts, le Mécanisme pour les tribunaux internationaux des Nations (MTPI) a annoncé, jeudi 10 décembre 2015, l’arrestation en RDC de Ladislas Ntaganzwa. Il est l’un des neuf accusés recherchés pour leur rôle présumé dans le génocide de 1994 au Rwanda et serait aussi l’un des chefs des FDLR. De son côté, Kinshasa veut « entendre » le suspect.
« Les autorités de République démocratique du Congo ont arrêté (mercredi 9 décembre 2015) l’un des neuf fugitifs recherchés par le TPIR », a annoncé le Mécanisme pour les tribunaux internationaux des Nations unies (MTPI), structure chargée d’achever les travaux du TPIR et de son homologue pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) à l’achèvement de leurs mandats, et qui siège à Arusha (Tanzanie).
Ladislas Ntaganzwa était le maire de Nyakizu, une province située au sud du Rwanda pendant le génocide de 1994. L’homme de 53 ans est accusé d’avoir incité et participé aux massacres de milliers de civils tutsis ainsi qu’aux viols de femmes tutsies sur le territoire de sa commune. Son dossier a été transféré en mai 2012 à la justice rwandaise par le TPIR.
Le procureur du Mécanisme, Hassan Jallow a demandé aux autorités de RDC de transférer l’accusé au Rwanda pour qu’il soit jugé sans délai.
Mais les autorités congolaises souhaitent entendre le suspect à Kinshasa : « Toutes les dispositions sont prises pour le ramener à Kinshasa et nous comptons l’entendre », a déclaré le ministre congolais de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba. Il ajoute : « Nous saisirons le gouvernement rwandais qui avait émis un mandat d’arrêt international contre lui », sans dire à ce stade si la RDC comptait extrader le suspect.
Une récompense de cinq millions de dollars
Selon l’acte d’accusation du TPIR, Ladislas Ntaganzwa est poursuivi pour « entente en vue de commettre le génocide, génocide, complicité de génocide, incitation directe et publique à commettre le génocide et crimes contre l’humanité ».
Une récompense de cinq millions de dollars était offerte pour l’arrestation du présumé génocidaire. Huit autres accusés sont encore en fuite : Félicien Kabuga, Augustin Bizimana, Protais Mpiranya, Fulgence Kayishema, Pheneas Munyarugarama, Aloys Ndimbati, Ryandikayo et Charles Sikubwabo.
Via R.F.I.