Des milliers de déplacés sont privés de soins gratuits à la suite de la suspension, depuis quatre jours, des activités de Médecins sans frontières/Hollande, à Mweso, en territoire de Masisi (Nord-Kivu). MSF a suspendu son assistance médicale suite à l’insécurité, entretenue par les groupes armés dans la zone.
Les premières victimes de la suspension des activités de MSF sont les femmes et les enfants déplacés et locaux de la chefferie des Bashali.
«Pendant plus de huit ans, ils ont bénéficié de soins gratuits grâce aux services de MSF, suspendus à présent sans une autre alternative», a déploré un membre du Comité local du Genre, Famille et Enfant à Mweso.
Selon cette structure, MSF/Hollande avait beaucoup investi pour l’hôpital de Mweso en y construisant et équipant des bâtiments de prise en charge médicale et plus de la moitié de son personnel est basée à Mweso et à Kitshanga.
Environ deux cents travailleurs de ce centre hospitalier sont envoyés au chômage.
Dans un communiqué publié le 23 décembre, le manager des opérations de MSF à Amsterdam (Pays-Bas), Anne-Marie Loof, avait justifié la suspension des activités de cette ONG à Mweso par les mauvaises conditions sécuritaires dans la zone.
En effet, le 15 décembre dernier un convoi de MSF avait été braqué entre Kitshanga et Mweso.
Une somme importante d’argent de cette ONG a été pillée et deux de ses employés enlevés, avant d’être libérés quelques jours après.
Cet incident a eu lieu alors que les équipes de MSF poursuivaient leurs activités médicales en faveur des populations de la région.
MSF exige des garanties de tous les acteurs de la région pour assurer la sécurité de son personnel et de ses structures.
De son côté, l’administrateur du territoire de Masisi affirme que des plaidoyers sont déjà faits auprès des autorités provinciales et militaires pour permettre le retour de la paix dans cette zone.