Moïse Katumbi, le Chairman de Tp Mazembe caresse bien le suspens, singulièrement sur son avenir politique. A mille et une question lui posées sur sa survie politique après sa démission de la tête de l’ex-province du Katanga, l’homme est resté réservé, prudent dans le langage. Au fait, Moïse invite plutôt à décrypter ses gestes et actes, avant de délier sa langue pour livrer juste une bribe. Telle cette dernière ouverte le dimanche 03 janvier 15 annonçant son adhésion officielle à la plateforme « Front citoyen 2016 ». Un regroupement, mis en chantier le 19 décembre 15, et unissant de partis politiques, de personnalités politiques et de la société civile ayant en commun l’objectif du respect strict de la Constitution du pays, spécialement ses dispositions verrouillées.
Cette décision lève un pan de voile sur les ambitions politiques de cet opérateur économique décidément charmé par la politique dans laquelle il a fait ses premiers pas début 2007. Pendant les 8 ans de son règne le gouverneur d’alors ne cessait d’en appeler et de poser des actes de bonne gouvernance afin de profiter au plus grand nombre de Congolais. Comme il ne loupait pas une seule opportunité pour inviter au respect de la Loi fondamentale et des règlements du pays. C’est cette fibre qui va servir de levain à sa décision, le 29 septembre 2015, de se retirer de son parti, le PPRD, et, partant, de la tête de l’Exécutif provincial de l’ex-Katanga.
Motivant sa position, le plus populaire des provinces de la RDC, déclinait : « Au moment où nous, peuple congolais, entrons dans la dernière ligne droite du dernier mandat constitutionnel du président de la République, les faits indiquent que depuis maintenant un an, tout est mis en œuvre pour ne pas respecter la constitution en entretenant retard, flou et illisibilité du cycle électoral et en élaborant une stratégie de glissement des dates des scrutins ». Moïse Katumbi fustige, en l’occasion, les subterfuges – notamment le manque de moyens financiers – exploités pour éloigner l’horizon de la tenue des élections dans les délais prescrits par la Constitution.
Sa prestation épistolaire emprunte au camouflet lorsque cet ancien membre du parti au pouvoir affiche son ras-le-bol devant la torsion de la démocratie matérialisée dans les « arrestations arbitraires » et les « intimidations de toutes sortes » contre des acteurs de militants pro-démocratie. « Ces derniers temps, trop d’exemples doivent nous alerter : arrestations arbitraires de militants pro-démocratie, interdictions de sortie de films, intimidations de toutes sortes, répressions policières de plus en plus violentes, coupures des connexions Internet », pouvait-on lire sur son compte Twitter.
Son adhésion au « Front citoyen 2016 », tranche-t-elle sur les ambitions lui prêtées de se présenter aux joutes présidentielles de novembre prochain ? Fidèle à sa marque, Moïse Katumbi ne l’affiche point ; on doit simplement déceler sa démarche de forger une coalition bien solide de l’opposition congolaise pour, dans un premier temps, réussir l’observance par tous des prescrits de la Constitution de la République. L’alliance sacrée, vainement tentée en 2011 par Vital Kamerhe et Etienne Tshisekedi, prend progressivement corps avec les mêmes acteurs sous l’impulsion du Chairman de Tp Mazembe.
Le pas décisif est posé qui augure à la fois l’appétit politique de Moïse Katumbi définitivement abreuvé à cette sauce et, probablement ses ambitions légitimes de briguer la Magistrature suprême du pays. Ça peut aussi partir de ses amis de la plateforme, voire de la population qui voudrait voir sa thérapeutique triomphalement appliquée au Katanga être administrée à l’ensemble du territoire national.
Comme il nous a habitués, prenons le mal en patience ; attendons sa prochaine invitation pour monter d’un cran…supplémentaire !