Dialogue menacé : le facilitateur Edem Kodjo de l’UA récusé par le G7, le Front citoyen 2016 et la Dynamique de l’opposition

EDEM Kodjo

On attendait les signaux des Nations-Unies de New-York, mais, c’est finalement  d’Addis-Abeba, siège  de l’Union africaine qu’ils sont venus. En effet, c’est sur le Togolais  Edem Kodjo, que l’Union africaine a jeté  son dévolu pour le désigner comme facilitateur pour aider la RDC  à baliser la voie du dialogue. L’ancien secrétaire général  de cette institution qui est habitué  de gérer  les difficiles et délicats dossiers africains, a reçu mission de travailler pour la facilitation du Dialogue national.

Son arrivée à Kinshasa dans les prochains jours  pour réunir sous l’arbre à palabre  un grand nombre des Congolais, toutes tendances confondues, suscite  diverses réactions selon que l’on se trouve dans la Majorité  présidentielle ou dans l’Opposition politique.

Cependant, à peine  désigné, le facilitateur de l’Union africaine est récusé  par  la majorité des partis regroupés au sein de l’opposition  politique.  Lundi 18  janvier au siège de G7  situé à Socimat dans la commune de la Gombe, les leaders de cette frange, notamment Charles Mwando Nsimba, président en exercice de G7 et Jean-Lucien Mbusa, le modérateur de la Dynamique de l’Opposition ont déclaré dans un communiqué que Mme la présidente de la Commission de l’Union africaine, Mme Zuma, n’a pas fait allusion ni à la Constitution de la RDC, ni à l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, ni aux résolutions du Conseil de sécurité ; ni aux questions  majeures de la démocratie, aux élections ni à l’Etat de droit en RDC. Pour cette frange de l’opposition, « la position de Mme Zuma n’est pas susceptible et de débloquer rapidement le processus électoral et de consolider la démocratie en RDC. Au contraire, elle va exacerber  la tension politique et éloigner davantage toute perspective d’organisation des élections, plus spécialement de la présidentielle et des législatives que les Congolais attendent dans le délai constitutionnel. »

Pour le Front Citoyen 2016 qui redoute également la présence du Togolais Edem Kodjo dans la facilitation au dialogue, souhaite, dans un communiqué  que le facilitateur puisse «  débloquer le processus électoral devant aboutir à une alternance démocratique au sommet de l’Etat, après une élection présidentielle tenue dans le strict respect du délai constitutionnel ».  D’autres partis  de l’opposition  ont même évoqué l’échec d’Edem Kodjo au Burundi où il vient d’achever  un mandat en qualité de facilitateur de l’Union africaine.  Bref, le G7 et la Dynamique de l’Opposition, plate-forme anti-dialogue, redoutent la présence d’Edem Kodjo à Kinshasa !  Sauf l’UDPS qui a promis une position claire après que le facilitateur désigné ait présenté son plan de travail et ses idées.

D’autres sons de cloche !

Cependant, cette demande  de désignation  d’Edem Kodjo a rencontré  la préoccupation de l’UDPS  qui ne jurait  que par la facilitation  internationale au dialogue.  En effet, à propos du dialogue qui tire sa source  dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et des résolutions subséquentes du Conseil de sécurité des Nations-Unies, l’UDPS d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba souhaite que ce forum se déroule  à Kinshasa sous la médiation internationale et avec comme témoin l’ensemble  de notre peuple.

De son côté, la majorité présidentielle promet de prendre part à ce dialogue.  «  Le problème de la facilitation ne se pose pas pour la partie Majorité présidentielle, mais ça se pose  plutôt pour l’opposition qui tient à ce qu’il ait une facilitation, médiation ou co-médiation étrangère ? Nous de la Majorité présidentielle, nous voulons que les Congolais puissent se retrouver autour d’une table pour parler de leur pays », a déclaré Lambert Mende  à Radio Okapi !

Le porte-parole du gouvernement estime également que si cela ne dépend que de sa famille politique, le dialogue aurait déjà été organisé et serait clôturé ! La nomination d’un facilitateur international est la condition posée  par l’UDPS, principal parti de l’opposition, pour participer au dialogue. D’autres partis de l’opposition rejettent cette rencontre et proposent la tenue d’une rencontre tripartite CENI-Opposition-Majorité pour régler les questions liées au processus électoral. D’autres membres de l’opposition sont favorables au dialogue et disent être prêts à y prendre part. Pour la Majorité  présidentielle, le dialogue national permettra de discuter des questions liées au processus électoral.  Certains de ses partisans refusent d’entendre parler d’un médiateur ou facilitateur étranger !

S’agit-il pour Edem Kodjo d’une mission dont l’échec  est prévisible  face à  des « positions inconciliables  des  Congolais » ?  Attendons voir !