Elle a mis le temps mais la Côte d’Ivoire a obtenu son billet pour les demi-finales en balayant l’équipe camerounaise pendant les prolongations lui infligeant un très lourd mais amplement mérité 3-0.
Imaginez un face-à-face Drogba – Eto’o (respectons scrupuleusement l’ordre alphabétique). Un match Cameroun – Côte d’Ivoire sur les théâtres de jeu africains, c’est forcément synonyme de spectacle, d’émotions, de gestes inattendus et, in fine, de buts. Il doit, il va se passer quelque chose… Au stade d’Huye, à Butare, les spectateurs étaient venus pour prendre part à une fête. Ivoiriens et Camerounais, chez eux, étaient devant leur télévision avec la ferme intention de voir leurs joueurs infliger une bonne leçon à ceux d’en face. On n’aime pas trop ceux qui jouent dans la même division.
C’était, dans ces quarts de finale 2016, le match à voir entre deux équipes très différentes dans leur style de jeu. Les Camerounais d’abord costauds, les Ivoiriens un peu plus vifs, plus mobiles. Pas du tout les Eléphants qu’ils sont présumés être. Leurs actions furent dès le coup d’envoi plus tranchantes. Et il y eut ce tir sur la barre du capitaine Serge N’Guessan qui avait slalomé devant le défenseur camerounais qui se présentait devant lui (20’) puis cette tentative de Djédjé Guiza au-dessus (26’). Le gardien et capitaine camerounais Hugo Patrick Nyame fut nettement plus sollicité que son homologue. Il avait tremblé souvent, cédé jamais.
Sans hésitation le désir de vaincre était le plus fort chez les Ivoiriens qui repartaient sur le même rythme en deuxième période. Toujours aussi volontaires, autant dans la recherche de la faille dans la défense des Lions mais ils péchaient dans la finition. Les Lions se montraient moins gaillards, moins entreprenant et Ali Badra Sangaré n’était guère sollicité. Ils semblaient attendre dans leur tanière le moment pour surgir sur leur proie. A la fin du temps réglementaire on n’avait toujours pas assisté au réveil des Camerounais sinon sur un tir lointain qui fit reculer Sangaré sans l’envoyer dans sa cage. Les Ivoiriens avaient poursuivi sur leur lancée, moins tranchants, moins percutants, accusant visiblement leur dose de fatigue. Dans ces conditions Huye s’offrit la deuxième prolongation des quarts de finale après celle du match précédent entre Rwandais et Congolais.
Et là les Ivoiriens vont réaliser un véritable festival :
95e, Bua Koffi saute plus haut que tout le monde à la réception d’un corner, 1-0
102e, Centre de Khrahire, Junior Atcho reprend seul entre deux défenseurs qui l’ont abandonné, 2-0
112e, le capitaine Serge N’Guessan est encore dans le rond central lorsqu’il déclenche un monumental coup de pied de plus de 45 mètres. Nyame est lobé, 30.
Ce dernier but ressemble à une humiliation. Terrible pour l’équipe camerounaise.
En demi-finale la Côte d’Ivoire, qui a séduit en dépit de son manque d’efficacité offensive pendant le temps réglementaire croisera le jeudi 4 février au stade Nyamirambo, à Kigali, le vainqueur de Tunisie-Mali.