Un avion d’Egypt Air détourné sur un aéroport de Chypre

Des passagers égyptiens ont été libérés. Le pirate de l’air, qui serait professeur de médecine, demanderait l’asile à Chypre.

Le vol MS 181 était parti d’Arabie saoudite, devait atterrir au Caire après une escale à Alexandrie. Son décollage était prévu à 6h30, heure locale. Il aurait décollé avec 81 passagers. Il transportait 21 étrangers, dont huit Américains, quatre Britanniques, quatre Néerlandais, deux Belges et un Français, a pour sa part annoncé le ministère de l’Aviation civile. Le pirate de l’air a contacté les autorités aéroportuaires chypriotes à 8h30. La permission d’atterrir à Larnaca a été donnée à 8h50.

Selon le ministère de l’Aviation civile, le pirate retenait encore en fin de matinée sept personnes, dont trois passagers. Egyptair avait fait état un peu plus tôt de quatre passagers étrangers restant à bord en plus des sept membres de l’équipage et de 49 personnes libérées. L’appareil a été isolé sur le tarmac de l’aéroport, à l’écart du terminal.

D’après les premières informations, à confirmer, il n’y aurait qu’un seul pirate de l’air. Il s’appellerait Ibrahim Samaha, professeur à l’université d’Alexandrie. Pas de revendication d’un groupe terroriste pour l’instant. Le pirate semble avoir agi pour des raisons personnelles et bien éloignées du djihadisme: il veut délivrer une lettre de quatre pages à sa femme et obtenir l’asile politique en Turquie. Le détournement du vol n’est pas de nature terroriste, a affirmé le président chypriote Nicos Anastasiades.

La sécurité des aéroports égyptiens en cause

L’Égypte est encore sous le coup du crash de l’avion russe Metrojet le 31 octobre dernier qui a causé la mort de 224 personnes. Le groupe Wilayat Sinaï, branche égyptienne de l’État islamique, avait revendiqué l’attentat. Il affirme avoir fait exploser l’avion grâce à une canette piégée. C’est l’une des franchises les plus offensives de l’EI. Ils tiennent tête à l’armée égyptienne depuis plus de trois ans dans le nord-est du Sinaï, et ont montré qu’ils étaient capables de monter des opérations complexes. Ils sont responsables notamment de l’assassinat du procureur général égyptien Hisham Barakat au Caire le 29 juin 2015.

Cet attentat avait jeté le discrédit sur la sécurité, parfois brouillonne, des aéroports égyptiens. Les vols en provenance de Russie et d’Angleterre avaient été détournés. Moscou et Londres avaient dépêché à Charm el-Cheikh leurs propres avions pour rapatrier leurs ressortissants. Le président Abdel Fattah al-Sissi a fini par reconnaître que le crash a été provoqué par un acte terroriste. L’enquête a été confiée au parquet égyptien le 20 mars dernier.

Quant à la sécurité des aéroports, elle est en ce moment évaluée par le cabinet de conseil britannique Control Risk, dont le rapport doit être rendu public le 28 avril. Si le pirate a effectivement pu pénétrer dans l’avion avec une ceinture explosive à Alexandrie, le résultat serait désastreux pour une Égypte qui n’en finit pas de tenter de restaurer son image de pays sûr et accueillant.

Via le Parisien