Le nom de Gianni Infantino, le président de la FIFA élu en février, est cité dans les «Panama Papers». Cela concerne des contrats de droits télévisés cosignés par le Suisse en 2006, alors qu’il était secrétaire général de l’UEFA.
Ce qui est reproché à Infantino
Alors qu’il était encore directeur des affaires juridiques de l’UEFA, Gianni Infantino a signé – selon le Süddeutsche Zeitung qui a révélé l’affaire documents à l’appui – plusieurs contrats commerciaux avec une société offshore basée sur l’Île de Nue (Pacifique Sud), au nom de l’institution européenne. Or, cette entreprise, Cross Trading, était alors détenue par des hommes actuellement inculpés par la justice américaine, dans le cadre de l’enquête sur le scandale de corruption à la FIFA.
Ainsi Gianni Infantino avait-il paraphé un contrat avec les Argentins Mariano et Hugo Jinkis – depuis inculpés par la justice américaine – au travers duquel Cross Trading avait obtenu les droits diffusion de la Ligue des champions en Equateur pour seulement 111 000 dollars. Droits que Cross Trading avait vendu au groupe équatorien Teleamazonas pour 311 170 dollars…
Pourquoi cela pose problème
Gianni Infantino avait promis qu’il ferait «disparaitre la corruption de la FIFA». Peu après son élection fin février, la porte-parole de la FIFA, sollicitée par les journalistes allemands, affirmait que le Suisse n’avait «jamais eu affaire personnellement, ni en tant que secrétaire général de l’UEFA en son temps, avec l’une des personnes ou organisations nommées» dans le scandale de corruption impliquant la FIFA depuis le lancement d’une enquête par le FBI. Or, les noms de Mariano et Hugo Jinkis, signataires du contrat cité plus haut, étaient déjà placés en détention provisoire pour avoir versé plusieurs millions de dollars de pot-de-vin en échange de droits de diffusion en Amérique du Sud.
Pour mettre Infantino face à ses contradictions, le Süddeutsche Zeitung a envoyé, le 23 mars dernier, les contenus du contrat en question à l’UEFA. L’institution n’a pas tardé à admettre que l’accord a bien eu lieu. «Nous ne savions pas qui étaient à l’époque les véritables propriétaires de Cross Trading», précisait l’UEFA.
Les remous provoqués par la publication de ces documents pourraient continuer : le contrat signé par Gianni Infantino il y a dix ans impliquait une autre société, Traffic Sports Europe, détenue par le Brésilien José Hawilla, lui aussi inculpé par la justice américaine (il a plaidé coupable de fraude et d’obstruction à la justice).
Via L’Equipe