Panama Papers : les relations se tendent entre l’Algérie et la France

Alger dénonce une campagne médiatique française « hostile à l’Algérie », après les révélations du « Monde » sur le ministre de l’Industrie algérien.

Face à une « campagne hostile » à l’Algérie, le ministère algérien des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur de France à Alger pour lui faire part de son mécontentement après le traitement médiatique fait de l’Algérie dans les médias français après la publication des « Panama Papers ». L’enquête des Panama Papers met en cause l’influent ministre de l’Industrie algérien Abdeslam Bouchouareb.

Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, « a élevé, mercredi, une protestation énergique auprès de l’ambassadeur de France, Bernard Emie, qui a été convoqué au siège du ministère des Affaires étrangères suite à la campagne de presse, hostile à l’Algérie et à ses institutions, menée en France dans différents médias et à travers d’autres activités », précise l’agence APS.

Les révélations du « Monde »

Ramtane Lamamra « a fait valoir le fait que ladite campagne malveillante et fallacieuse – que l’invocation de la liberté de la presse ne saurait aucunement justifier – a atteint son paroxysme avec des manipulations diffamatoires délibérément dirigées contre l’institution présidentielle », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères diffusé par l’APS.

Ramtane Lamamra a « souligné la nécessité morale et politique que des autorités françaises qualifiées marquent clairement leur réprobation de cette campagne qui est incompatible avec la qualité et le niveau des relations algéro-françaises », ajoute la même source. Cette convocation intervient trois jours avant la visite à Alger du Premier ministre français Manuel Valls prévue les 9 et 10 avril. Selon les révélations du quotidien français Le Monde, Abdeslam Bouchouareb, en poste depuis mai 2014, a détenu une société établie au Panama, Royal Arrival Corp, créée en avril 2015 à travers les services d’une société de domiciliation d’entreprises offshore.

Elle avait pour mission « la gestion d’un portefeuille de valeurs immobilières d’un montant de 700 000 euros, détenu actuellement à titre personnel » par le ministre. La société a été créée « à l’initiative » de la Compagnie d’études et de conseil (CEC) « pour gérer son patrimoine privé, mais n’a jamais été activee » et « ne possède aucun compte bancaire », a affirmé le CEC cité par l’agence APS.

Via AFP