Réfractaire à la paix: Le Rwanda multiplie les provocations

Pour beaucoup de spécialistes du développement, le Rwanda représente un gage d’espoir
Il est une vérité de Lapalice que le régime de Paul Kagame reste insensible à la logique de la paix ; l’homme et ses séides carressent plutôt l’expression belliqueuse dans laquelle ils ont été moulus depuis la tendre enfance jusqu’à leur arrivée à Kigali, après avoir fait parler les armes à Kampala, en Ouganda où ils ont aidé Yoweri Museveni à s’emparer du fauteuil présidentiel. Alors que tout le monde communie à l’impératif de la paix dans les Grands Lacs pour éviter à la région de servir de base à l’intégrisme musulman en essaimage sur le continent noir, Kigali multiplie les provocations contre Kinshasa dans le dessein de rallumer le feu dans cette partie de la sous-région.
C’est ce que traduit la prise en otage de 17 pêcheurs congolais qui sont détenus dans un cachot à Gisenyi, ville rwandaise frontalière Goma depuis mardi 17 juin dernier. Les Rwandais qui ne reconnaissent point de frontière à leur petit pays, accusent les pêcheurs congolais d’avoir opéré sur les eaux leur appartenant, pourtant ces chasseurs de poissons étaient actifs au niveau de Wahu et Talingeza, deux ilots du Lac Kivu qui délimitent les eaux congolaises et rwandaises. Les membres de l’association des pêcheurs ont rejeté l’accusation du Rwanda, dont les marins, à leur habitude, se sont emparés de quatre moteurs hors bords, quatre pirogues de pêche et quatorze filets, confirme des sources de la force navale au Nord-Kivu.
Selon Radio Okapi, qui cite le comité des pêcheurs, le Rwanda aurait exigé un montant de 2500 dollars américains pour libérer ces pêcheurs congolais. A en croire M. Muzungu Makungu, président du comité des pêcheurs au port Kamuchanga de Goma, plusieurs fois, les marins rwandais ont franchi les eaux territoriales de la RDC pour s’en prendre aux pêcheurs congolais.  » On ne connait pas bien les limites du lac. Même si nous faisons la pêche au niveau des installations de la Monusco, les Rwandais nous chassent. Ils disent que nous n’avons pas le droit de faire la pêche à cet endroit précis. Nous souffrons beaucoup, nous avons déjà fait de nombreux rapports à ce sujet. Mais, les limites du lac ne sont pas biens définies!,  » a-t-il accusé.
Après les arbres de dispute qui ont conduit récemment à l’affrontement meurtrier entre les armées des deux pays, les soldats rwandais se portent sur les eaux du Lac Kivu pour allumer à nouveau le feu. Confortés par la fragilisation de l’Etat congolais jusqu’il y a peu, ces bandits s’arrogent le plaisir de tracer une nouvelle ligne de démarcation entre les deux pays, elle-même flexible selon les buts du moment.
Une chose reste vraie, ces provocations finiraient par exploser au moment où l’on s’attendrait le moins, et peut-être aux dépens de celui que l’on supposerait le moins. La Mission onusienne qui en appelle au dialogue devrait afficher de la fermeté pour prévenir une éventuelle escalade à l’issue incertaine. Kigali se permet de marcher allègrement sur les observations des puissances occidentales et de l’ONU, fort de son fonds de commerce que lui caresse la communauté internationale.

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