Craignant que le génocide qui ne dit pas son nom à Beni, au Nord-Kivu, ne puisse pas déboucher sur la balkanisation de la RDC, Jonas Tshiombela, Coordonnateur national de la Nouvelle Société Civile Congolaise, promet d’adresser une lettre ouverte aux autorités congolaises pour fustiger leur silence coupable sur les massacres perpétrés à Beni. Devant ces tueries persistantes, il a lancé, le vendredi 20 mai 2016, à son siège de Kasa-Vubu, une campagne dénommée : » Massacre de Beni, Brisons le Silence, on tue les innocents ».
Il a fait un appel, tous azimuts, à une mobilisation à l’opinion nationale et internationale pour que justice et protection soit assurée à la population de BENI. Il a invité la Cour Pénale Internationale (CPI), à ouvrir immédiatement une enquête impartiale pour faire de la lumière sur cette situation macabre.
«En effet, il se passe une situation monstrueuse et ignoble de tuerie dans la partie Est de la RDC. Des massacres indescriptibles s’opèrent sous un silence qui ne se justifie pas. Il se multiplie des tueries à grande échelle. Et ce, dans une curieuse indifférence des autorités tant nationales qu’internationales », a-t-il indiqué. A BENI, selon les sources de la NSCC, plus de mille personnes ont déjà été tuées soit à l’arme blanche ou à feu. Pour cette raison, la Coordination de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC) est solidaire avec ses collègues des territoires de Beni, Butembo et Lubero au Nord-Kivu. Elle compatit au deuil qui les frappe. A cet effet, Jonas Tshiombela a mobilisé dimanche 21 mai à Kinshasa, en collaboration avec la Nouvelle Génération pour l’Emergence du Congo, pour un sit-in à la Monusco. Il a haussé le ton sur les 1.116 personnes tuées, 1.750 maisons brûlées, 13 Centres de santé incendiés, des milliers de déplacés et pour les femmes et jeunes filles violées par les terroristes que le gouvernement pointe du doigt.
Silence coupable
« Les congolais tués, déplore Jonas Tshiombela, ont le même sang que les 800.000 rwandais, 200.000 Sierra Léonais, 400.000 Yougoslaves, 7 Libanais morts dans la même circonstance. Pour eux, la communauté intenationale s’est mobilisée et a fait bénéficier ces pays, de Tribunaux spéciaux. Mais, pour les 6.000.000 des Congolais, sans compter les tués de Beni, ni la RDC, moins encore, la communauté internationale ne se mobilise pas pour autant », s’exclame Tshiombela, avant de se poser quelques questions. A qui profitent ces massacres ? Ainsi, il demande à ce que le Gouvernement de la RDC puisse éclairer la NSCC sur les obstacles qui l’empêchent de trouver des solutions et pourquoi, il y a absence d’une enquête impartiale.