Menés par l’espagnol ACS et le chinois Three Gorges Corporation, les deux consortiums encore en lice pour la construction du barrage Inga III (4 800 MW), première phase du mégaprojet du Grand Inga (estimé à environ 100 milliards de dollars – 90 milliards d’euros), devraient présenter leurs offres en juillet.
Ensuite, la désignation du vainqueur pourrait marquer une étape décisive vers la réalisation de ce complexe pharaonique, dont le potentiel total est estimé à 42 000 MW et qui serait capable de fournir 40 % des besoins en électricité du continent.
Le grand Inga en quête de financements
Mais d’ici là, les obstacles à surmonter sont encore nombreux. La question centrale est la mobilisation des 12 milliards de dollars nécessaires à la construction d’Inga III, et la multiplicité des acteurs impliqués dans ce projet ne facilite guère son avancement.
Outre l’État congolais, la Banque mondiale et la Banque africaine de développement sont au cœur des négociations en tant que principaux financeurs de la phase de développement actuelle. Viennent ensuite la Snel, les miniers du Katanga, mais aussi l’Afrique du Sud – des acteurs aux profils et aux intérêts divergents qui se sont tous engagés à acheter cette électricité.
Certes, la dimension régionale d’Inga est cruciale pour la rentabilité des investissements, mais elle est aussi source d’importantes lourdeurs. Ce n’est pourtant pas le cas en Éthiopie, autour du barrage de la Renaissance. Comme Inga, cette installation de 6 000 MW devrait alimenter des pays voisins, mais elle est essentiellement financée par l’État éthiopien, à travers des prélèvements d’impôts et la souscription d’obligations. Résultat : ce chantier avance plus rapidement et devrait être livré en 2017.