La question du calendrier électoral sera notamment le sujet d’un débat en plénière retransmis en direct à la télévision, dans le cadre du dialogue national. Et du côté de ceux qui refusent ce dialogue, dont le Rassemblement de l’opposition, des organisations de la société civile et les mouvements citoyens, on est à la veille de la date limite pour convoquer l’élection présidentielle dans les délais constitutionnels. Ils comptent donner un « préavis » de trois mois au président Joseph Kabila en manifestant. Au moins trois manifestations, Lubumbashi, Kisangani et Kindu, sont d’ores et déjà interdites.
La commission électorale a établi un calendrier renvoyant la présidentielle, les législatives et les provinciales à fin 2018, ouvrant la voie à deux ans de transition. Un calendrier que la délégation de l’opposition et la conférence épiscopale rejettent. Le débat télévisé est censé permettre au peuple congolais de mieux comprendre la situation.
Pour l’un des experts de la Cenco, on pourrait encore réduire le délai, notamment sur la durée de l’enrôlement, diminuer aussi le nombre de bureaux de vote en faisant les scrutins sur deux jours. « Et puis ils comptent 50 jours pour l’adoption de la loi de répartition des sièges alors qu’ils ont mis 3 jours à changer la Constitution », dénonce cet expert. Pour la commission électorale, il ne s’agit pas seulement de faire des propositions mais il faut les argumenter, respecter les lois. Elle estime avoir compressé les délais au maximum. Son président sera l’un des intervenants vedettes au débat de ce lundi.
La majorité – elle – s’en prend à l’envoyé spécial américain pour les Grands Lacs, l’accusant de tout faire pour faire échouer le dialogue national, demandant au gouvernement de prendre des mesures. Alors que selon la délégation de l’opposition, Tom Perriello aurait proposé de réunir 50 millions de dollars pour acheter des kits d’enrôlement supplémentaires et réduire le délai. De source diplomatique, c’était le seul des envoyés spéciaux à chercher encore à ramener le calendrier à des élections en 2017. Tous les autres avaient déjà quitté le pays pour faire une réunion à Bruxelles.
La Commission électorale parle de manipulation. « Où était cet argent quand on en avait besoin en janvier cette année pour tenir les délais constitutionnels ? », s’agace l’un de ses membres
Le mouvement citoyen, la Lucha, continue de proposer un calendrier pour tenir la présidentielle dans les délais constitutionnels en enrôlant les électeurs dans les jours qui précèdent le vote comme cela s’est fait au Nigeria ou en Afrique du Sud. Il avait notamment rencontré l’envoyé spécial américain pour faire valoir son point de vue et continue son lobby.
Dans un communiqué, la majorité a également annoncé pour le 25 septembre une marche « des patriotes qui ont en partage la passion du congo ».