En République démocratique du Congo, un calme précaire règne de nouveau dans la petite ville de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï-Central, après deux jours de violents affrontements entre l’armée et les miliciens d’un chef coutumier. Selon un bilan provisoire des autorités locales, 28 personnes ont été tuées au cours de ces combats jeudi et vendredi. Parmi elles, six civils, huit militaires et quatorze miliciens. Une trentaine de blessés étaient toujours hospitalisés dimanche 25 septembre.
Tout a commencé il y a quelques semaines, lorsque le nouveau maître d’une milice locale a demandé à être intronisé comme chef coutumier par les autorités provinciales, son père Kamwina Nsapu ayant été tué en août dernier. Pour cela, le gouverneur doit publier un arrêté provincial, un texte qui officialise la fonction de chef traditionnel dans la région.
Lassé d’attendre que les autorités provinciales l’intronisent, la milice se lance dans un bras de fer avec le pouvoir. Elle envahit d’abord une localité située à 180 km de Kananga, avant de s’attaquer à la capitale de la province jeudi et à son aéroport plus précisément.
Essentiellement armée de bâtons et de flèches, la milice occupera ce point stratégique pendant près de 2 heures jeudi. Suivent d’intenses combats avec l’armée jusqu’à vendredi soir. Et un bilan provisoire lourd : 28 morts au moins, essentiellement dans les rangs de la milice, plus d’une quarantaine selon d’autres sources.
La petite ville de Kananga, elle, portait encore les stigmates de ces combats dimanche, avec des habitants terrorisés, terrés chez eux. Le ministre de l’Intérieur, Evariste Boshab, qui s’est rendu sur place, a appelé la population à ne pas soutenir cette milice et s’est inquiété des conséquences économiques de cette récente attaque dans une ville particulièrement pauvre et enclavée.