La Mission de l’ONU en République démocratique du Congo (Monusco) se prépare à faire face à des violences à l’approche de la fin du mandat du président Joseph Kabila, a indiqué lundi le représentant spécial de l’ONU en RDC.
S’adressant au Conseil de sécurité qui tenait des consultations sur la situation dans le pays, où au moins 31 personnes sont mortes dans des affrontements entre vendredi et dimanche, Maman Sambo Sidikou a fait part d’un « sentiment d’appréhension » à deux semaines du 20 décembre.
« Tirant les leçons des violences survenues les 19 et 20 septembre, a-t-il ajouté, la Monusco a actualisé ses plans d’urgence et adapté son déploiement », afin de « protéger les civils autant que possible ».
La Monusco a aussi déployé trois « équipes mobiles » à Lubumbashi, Goma et Kinshasa pour « surveiller les violations des droits de l’homme ».
Mais, a-t-il souligné, « ces efforts ne seront peut-être pas tout à fait suffisants pour réagir de manière adéquate à des explosions graves de violence à caractère politique ».
M. Sidikou note aussi que « les positions des acteurs clés, notamment la majorité présidentielle et le Rassemblement (coalition de la majorité de l’opposition) n’ont pas sensiblement évolué ». La première s’en tient à l’accord politique conclu le 18 octobre avec une partie seulement de l’opposition et la seconde veut « un dialogue réellement inclusif ».
A l’issue de la réunion, le Conseil devait adopter à l’initiative de la France une déclaration unanime appelant les acteurs politiques en RDC à « parvenir à un large consensus, en vue de l’organisation d’élections présidentielle et législatives libres, justes, crédibles, ouvertes à tous, transparentes, pacifiques et dans les meilleurs délais, menant à une transmission pacifique du pouvoir, conformément à la Constitution congolaise ».
Le Conseil demande aussi « aux groupes politiques qui n’ont pas signé l’accord politique de continuer à participer au dialogue », indique la déclaration.
Le mandat de M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, prend fin le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter. Mais les élections qui devaient avoir lieu en fin d’année ont été reportées sine die.
Le président congolais entend se maintenir au pouvoir grâce à un accord passé en octobre entre la majorité et une frange minoritaire de l’opposition.
Cet accord, rejeté par la majeure partie de l’opposition, prévoit la constitution d’un gouvernement élargi chargé de préparer les élections dont la date n’est pas clairement fixée.